Félicitations à l’association « Mémoire Août 42 ». Quel beau travail engagé depuis plusieurs années.
« Son but est de contribuer au travail historique local en collectant des témoignages concernant les Juifs assignés à résidence à Aiguebelette et dans l’avant-pays savoyard entre 1940 et 1944. L’association s’attache à retracer le parcours de vie de ces familles pourchassées (90 personnes connues à ce jour) et notamment celui des 16 personnes arrêtées lors de la rafle du 26 août 1942 puis déportées et assassinées à Auschwitz-Birkenau. Les noms de 28 enfants cachés et sauvés par des habitants de la région ont également été retrouvés. »

En présence de descendants venus des États-Unis, d’Israel, a été inauguré l’arbre de la mémoire.
Conçu et réalisé par Paul Rouillot, cet arbre tourmenté porte sur chacune de ses feuilles le nom d’une personne assignée à résidence, déportée ou cachée dans le village d’Aiguebelette-le-Lac ou aux alentours. Ces feuilles scintillent à la lumière du jour pour que leur mémoire nous éclaire.
« Le projet d’Arbre de la Mémoire a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de l’ONACVG, de la Région Auvergne-Rhône Alpes, du département de Savoie, de la Communauté de Communes du Lac d’Aiguebelette et des communes de La Bridoire et Novalaise. »
Les Rechtszajd : Laives, Lyon, Aiguebelette
La famille Rechtszajd a vécu à Laives, dans notre département, avant de partir pour Lyon puis Aiguebelette. « L’histoire de la rafle, les témoignages, et l’émouvant travail des élèves de CE1/CE2 de l’école d’Ayn (Savoie), qui ont imaginé le Journal de Paulette. Paulette Rechtszajd, dont la mère fut raflée à Aiguebelette-Le-Lac, a été confiée, avec son frère Maurice, à Louise Patat, la gérante de l’hôtel Beauséjour, puis recueillie à Marseille par sa tante Paula et son oncle Marcel Foucault. Elle vit aujourd’hui aux États-Unis. »
Simha Arom, enfant sauvé
« Sur chaque feuille de l’arbre, un nom est gravé dans le métal, dont celui de la famille de Jean-Pierre Foucault, mais aussi de Simha Arom, le seul à s’être échappé de cette rafle du 26 août 1942. Il avait 12 ans. « Les gendarmes de Pont-de-Beauvoisin sont venus avec un autobus nous chercher dans la maison où vivaient mes parents. On est montés. A l’arrêt d’après, mon père m’a donné un billet, il a ouvert la porte et m’a jeté dehors« . Ses parents ont été déportés à Auschwitz. Simha Arom est ensuite devenu un ethnomusicologue de renommée internationale au CNRS. »

Nous avions accueilli à Cluny il y a quelques années Simha Arom. Hier, en compagnie de Catherine, à Aiguebelette. Merci à notre envoyée spéciale pour les photos !

Robert Badinter sur les rafles d’août 1942
« Le témoignage de Robert Badinter à l’occasion des 80 ans de la rafle d’Aiguebelette (Savoie) du 26 août 1942, commémorée le 26 août 2022. Lui-même réfugié en Savoie durant l’Occupation, l’ancien garde des Sceaux dénonce avec force les barbaries commises par le gouvernement de Vichy. » ©Sabine Dreyfus