Il y a bien longtemps qu’on ne vous a pas parlé d’un artiste du coin. Aujourd’hui on part à la rencontre des Sollier. Tout d’abord le père, Jacques.

Jean Jacques Baptiste Solier (orthographié ultérieurement Sollier) -négociant- a épousé Jeanne Gonin en mars 1858. Solier père aura deux fils : Claude Antoine né à Marcigny-sur-Loire le 9 mai 1859 et Jacques Charles Jean né le 5 mai 1884 à Chalon-sur-Saône. C’est à Saint-Jean-des-Vignes au 1 rue Port Villiers que la famille s’est installée.

Jacques se marie en novembre 1908 à Chalon-sur-Saône avec Cécile Gabrielle Giraudière. Le couple aura une fille : Marie Gabrielle Paulette (dite Paule) née le 3 août 1911 à Chalon/Saône et décédée le 8 juin 2004 à Cluny.

La famille Sollier possède une importante industrie chapelière (chapeaux de paille et feutres) fondée en 1866 à Saint-Jean-des-Vignes.

En 1927, on compte deux autres fabriques de chapeaux à Chalon-sur-Saône : les maisons Menand et Bertrand et deux fabriques de casquettes (maisons Cornu et Joly-Chamoin). Outre les chapeaux faits-main, « La paille et le soleil font excellent ménage », déclare en 1927 le propriétaire de la maison Bertrand. Dans ces années 1920-1930, le paysan, l’ouvrier, le bourgeois, tout le monde est casquetté, chapeauté. Les affaires sont donc florissantes.

Jacques Sollier est en outre très investi dans la vie de la cité. Il est secrétaire général du comité permanent des fêtes de bienfaisance de Chalon/Saône. À ce titre, il s’occupe des enfants (Arbre de Noel, etc.) et des déshérités. C’est également Sollier qui remet en route en 1907 le vieux carnaval tombé en désuétude. Il est également membre de la société des sciences naturelles de Saône-et-Loire, de la société d’Histoire et d’archéologie et de la société des Amis des Arts de Chalon.

En 1914, Jacques est à la guerre : Campagne contre l’Allemagne (1914-1916) puis campagne au Maroc (1916-1919).

Pendant la suivante, Jacques Sollier s’engage dans la résistance. Il est homologué (FFC) au réseau Action D du colonel Pierre Hanneton (1901-1969).

L’artiste a sculpté (le bois et la pierre), peint et dessiné. Cet amoureux du Chalonnais, du Clunisois mais également de la montagne (voir sa série sur les skieurs) a laissé des gravures sur bois que nous aimons particulièrement. En 1930, un critique écrivait : « Son dessin a de la puissance et de l’expression, ses coloris sont exacts et sobres sans outrances. » Paule suivra les traces de ce père artiste qui décède le 20 janvier 1950 à Saint-Jean-des-Vignes.

À suivre…