Louhans dans la Bresse bourguignonne. 6 354 habitants. Un plat pays bien moche diront certains. La capitale du poulet pour les autres. Mais pas que.

Allez-y de préférence un lundi. Déjà parce que le matin il y a le marché. Un marché comme on les aime. Bigarré. Convivial. Et je ne vous parle même pas du prix des tomates. Des « coeurs de boeuf » à 2 euros le kilo, les Clunisois en rêveraient. Sauf qu’elles ne sont pas estampillées « bio ». N’empêche qu’à ce prix-là, tout le monde en été peut se permettre de manger de belles tomates, bien rouges, bien dodues.

En déambulant, vous achetez quelques corniottes, spécialité du coin et vous les dégustez avec un café sous les arcades. Faites un saut à la librairie d’occasion « L’Athanor ». Ils ont un rayon IIe Guerre mondiale que tout historien rêverait de consulter. Et vous repartez les bras encore chargés. Le magasin ne désemplit pas. C’est rassurant : on lit encore. Vient midi. Bon, la tête de veau, c’est plutôt un plat d’hiver mais les restaurants vous proposent leurs cartes alléchantes et le choix est difficile. Début d’après-midi. Vous voilà repu, les nourritures terrestres et spirituelles dans la voiture. Camelots et maraîchers vident la ville. Poules, pintades et autres volatiles regagnent les fermes des alentours. Si vous avez fait le déplacement avec des enfants, ils en ont pris plein les yeux. Confessons-le : nous aussi. On s’arrête comme les gosses devant les cages pour regarder les « Saturnin » de notre enfance…

Direction office de tourisme. C’est le « Louhans dans la Résistance » qui nous intéresse.

Pas besoin de guide.

Muni d’un petit dépliant et de votre téléphone, vous pouvez alors parcourir la ville. Seize sites sont à consulter. À chaque halte, une plaque, un QR code. Vous avez tout ce qu’il vous faut pour connaître le « Louhans dans la Résistance ». Et là on dit : chapeau bas à celles et ceux qui ont travaillé à présenter ce pan de l’histoire de leur ville. À Louhans, y’a pas que le poulet, et c’est rassurant.

https://www.bresse-bourguignonne.com/parcours-de-memoire.html

Aujourd’hui, à la veille de la commémoration de la bataille du 11 août, on se demande pourquoi, on n’est pas fichu dans notre ville de proposer un tel parcours aux touristes ou aux nouveaux habitants curieux (peut-être) de connaître l’histoire de Cluny après le 18e siècle. Ah oui de la matière on en a. Des plaques commémoratives, des monuments et même des Stolpersteine.

Je sais. J’entends certains dirent déjà : mais quand est-ce qu’ils vont arrêter ces commémorations ? C’est une réalité. Devoir de Mémoire et d’Histoire n’est pas au goût de tous.

Mais peut-être qu’à l’approche de 2024, il serait temps de descendre du clocher de l’eau bénite pour se pencher sur la question et proposer aux touristes une autre histoire de Cluny ? Alors avis aux commissions culture, office de tourisme et associations…