Henri Emile PROST

Jean PROST (1863) et Camille SORDET (1865) étaient viticulteurs au lieu-dit  « En Bourges ». Ils ont eu deux fils : Henri (1893) et Charles (1896).

Le plus jeune, Charles, est incorporé en avril 1915, à 19 ans. Il terminera la guerre au grade de caporal.

Henri Prost, né le 8 février 1893, fait partie des classes qui étaient sous les drapeaux à la mobilisation et donc envoyées au combat dès les premiers jours d’août. Dans un premier temps ajourné pour obésité, Henri est finalement incorporé en novembre 1913. Il va connaitre les tranchées. Nommé caporal en avril 1915, il est ensuite réformé en octobre 1915 pour « bronchite bacillaire » et est renvoyé dans ses foyers. Il décède en avril 1916 à Saint-Clément.

La tuberculose a fait de nombreuses victimes parmi les soldats français : 150 000 cas avérés causent 40 000  morts. Les Poilus sont mal nourris, dorment mal, rarement au sec. La maladie sera souvent diagnostiquée trop tard pour ne pas être très grave. Ils reviendront de la guerre trop atteints et guériront rarement. C’est ainsi qu’on rajoute sur leur acte de décès, quelques années après la guerre, la mention marginale : « Mort pour la France ». A partir de 1916, des centres sanitaires pour tuberculeux sont créés. Les malades apprendront au moins à réduire leur contagion, en attendant le Conseil de réforme. Ce Conseil est bien sûr très sourcilleux. De quand date la maladie ? Après l’incorporation (ce qui aboutirait au versement d’une pension) ? Ou avant, et dans ce cas, au mieux on revient chez soi, sans pension, même si la maladie avait largement empiré dans les tranchées …

Jean-Baptiste Lalande