Langlade et l’affaire Boursier
L’abbé Boursier est tout d’abord nommé vicaire puis curé à Villeurbanne depuis 1919. C’est dire si ce prêtre connaît bien son quartier et ses paroissiens. Son église ? C’est celle de Sainte-Thérèse qu’il a fait construire et qui voit le jour dans le quartier des Gratte-Ciel dans les années 1930. Tout cela, vous pouvez le lire sur le site complet consacré au chanoine Boursier :
Dès le début de la guerre l’abbé Boursier est lié avec un autre curé, Hippolyte Cottin de Cusset. Tous deux entrent en résistance : prises de positions lors des sermons, presse clandestine, etc.

Au mouvement Combat
Pour le mouvement Combat, l’abbé Boursier « met en place dans les locaux de la paroisse l’imprimerie qui, avec l’aide de sténo-dactylos et sous la Direction de collaborateurs de Georges Bidault (qui en sera le premier rédacteur en chef) permet d’imprimer deux fois par semaine le B.F.C. (Bulletin de la France Combattante) avant que celui-ci ne soit diffusé dans tous les organes de presse de la Résistance. »
Avec le Père Chaillet et le colonel Rivière
L’abbé distribue également « Témoignage chrétien » du Père Chaillet avec lequel il est très lié. Depuis décembre 1942, l’abbé a également intégré le réseau JOVE Que lui demande-t-on ? Il s’agit de « favoriser l’hébergement d’agents de la Résistance, mais aussi d’organiser une cache de matériel et d’effectuer un service social et d’aides en tout genre. » L’abbé travaille également pour le S.A.P. du colonel Rivière, alias Marquis. Claude Dériol dans un article de l’Essor de 1956 écrit : « La cure de Sainte-Thérèse devient le relais des garçons qui fuient le S.T.O., des Juifs traqués, des combattants de l’armée secrète. Le chemin du maquis et la route de Londres passent par la rue du 4 août. » L’activité de l’abbé Boursier est intense et risquée.
Cacher des armes
Certes, l’abbé dans sa cure de Sainte-Thérèse abrite des résistants, des réfractaires au S.T.O., des Juifs. Mais pas seulement. Selon le colonel Rivière : « En 1943, son rôle s’accroît dans le réseau. Il [cache] un dépôt clandestin d’armes et explosifs de quelques tonnes ». Les armes sont dissimulées dans une cache, derrière l’autel mais aussi dans l’orgue.
Mes Frères, la Libération est en marche
Et l’abbé « a à sa disposition un poste émetteur-récepteur caché dans l’harmonium du presbytère. »
L’abbé Boursier vient d’héberger Eugène Chavant (dit « Clément »), chef civil des maquis du Vercors. Chavant repart et l’abbé cache ensuite l’agent Hubert Gominet alias « l’Alouette ». Gominet est un opérateur radio d’Alger, ville où il doit repartir. Sa présence à Villeurbanne s’éternise, l’avion n’arrivant pas.
Nous sommes début juin. Le curé Boursier ne cache pas ses opinions. Le lendemain du débarquement, il commence son sermon par : « Mes frères, la libération est en marche[1]. »
À suivre…