Ah, on l’avait (presque) oubliée ? Pas nous.
À lire sur France Bleu
Cassandre Fristot a été condamnée ce jeudi à six mois de prison avec sursis pour « provocation à la haine raciale ». Le tribunal correctionnel de Metz a considéré que la pancarte, rédigée et portée par la jeune femme lors d’une manifestation antipass le 7 août à Metz, était antisémite. On pouvait y lire les noms de 13 personnalités publiques, associées au terme « traîtres ! » et à l’interpellation « Mais Qui ? » La photo de la pancarte, diffusée sur les réseaux sociaux, avait soulevé une polémique et le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait demandé au préfet de Moselle de saisir la justice. (…)
L’audience avait porté sur le caractère antisémite ou non du message de la fameuse pancarte. Pour les associations parties civiles, comme la Ligue des Droits de l’Homme, il s’agissait du « b.a.-ba de l’antisémitisme ».
A cause de la liste de noms, d’abord : ceux de responsables politiques français, d’intellectuels n’ayant aucun lien avec la pandémie, d’économistes, de financiers ou de patrons de médias. Des personnalités au profil divers, donc, certaines de confession juive, mais pas toutes, et cibles régulières, pour la plupart, de la sphère complotiste.
En raison également de leur association au terme « traitres », à la question « mais qui ? » et aux cornes dessinées sur la pancarte. Une « décoration sur le « qui » qui « ne constituent pas une exhortation » avait répondu Me Yon, le défenseur de Cassandre Fristot. Lors son audition en garde à vue, la jeune femme avait indiqué qu’elle avait pris ces noms « au hasard ».
Une victoire pour le Crif
Pour Me David-Olivier Kaminski, l’avocat qui défendait le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), ce jugement est une victoire. Il salue la « première condamnation de l’antisémitisme moderne du ‘Mais qui?‘. Il estime que cette décision de justice « montre les limites de la liberté d’expression », s’agissant de l’antisémitisme.
Outre la peine de prison avec sursis, Cassandre Fristot est aussi condamnée à verser entre un euro symbolique et 300 euros à huit des 13 organisations qui s’étaient constituées parties civiles, parmi lesquelles le Crif, la Licra et SOS Racisme.
Quelque chose me dit que vous avez raison…
Quelque chose me dit que vous avez tort…
Je ne suis pas convaincu…
Je suis tiraillé par le doute…
En tant que minorité ethnique et religieuse,
je ne sais pas qui veut ma peau en premier:
le gouvernement ou le peuple… ?
Qui dois-je supprimer de ma liste d’amis si je porte les papillotes et le chapeau sur la tête… et que je pratique la Shehita… ?
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