Et pas n’importe où : chez « l’ultra-conservateur » Orban. S’il devait intervenir sur la question des réfugiés et les droits des LGBT+, il semble que le pape ait évoqué une autre question aussi cruciale : la montée de l’antisémitisme en Europe.

RFI, 12/09/2021 

« Antisémitisme en Europe: « une mèche qui doit être éteinte », prévient le pape à Budapest.

Le pape François, qui a entamé ce dimanche 12 septembre un voyage en Europe centrale par une étape à Budapest, a évoqué la menace de l’antisémitisme qui circule encore en Europe et ailleurs», estimant qu’il s’agissait d’une «mèche qui doit être éteinte». «Le meilleur moyen de la désamorcer, c’est de travailler ensemble de manière positive, c’est de promouvoir la fraternité», a ajouté le pape, lors d’une rencontre avec les représentants de confessions chrétiennes et de communautés juives hongroises. »

Un regard qui n’a rien qui vaille face au Pape François

« Le gouvernement hongrois a officiellement décrété une politique de « zéro tolérance » envers l’antisémitisme et fait valoir les investissements consentis pour la rénovation et l’entretien de nombreuses synagogues et cimetières juifs.

Orban : « Stop SOROS »

Mais Viktor Orban a, dans le même temps, orchestré une vaste campagne contre le financier américain d’origine hongroise George Soros, dont le Congrès juif mondial a dénoncé les accents antisémites. Par ailleurs, il est accusé de vouloir réhabiliter Miklos Horthy, dirigeant hongrois de l’entre-deux guerres qui avait fait alliance avec le régime nazi. 

L’inauguration, en 2014, d’un monument présentant la Hongrie comme une pure victime du nazisme et un controversé musée de l’Holocauste, dont la réouverture est repoussée depuis plusieurs années, ont également alimenté les craintes de révisionnisme historique.

Quelque 600 000 juifs hongrois ont péri dans les camps nazis, déportés en quelques mois grâce aussi au zèle de l’administration et de la police hongroises. Dès 1920, le pays s’était doté de la première législation antisémite de l’entre-deux-guerres en Europe, à l’instigation de Miklos Horthy qui devint un allié d’Adolf Hitler et demeura au pouvoir jusqu’en 1944.« 

Toute l’extrême-droite est derrière Orban

Début juillet, Le Monde avait signalé que « Marine Le Pen et une quinzaine de partis européens d’extrême droite ou ultraconservateurs, avec en tête le Fidesz du premier ministre hongrois, Viktor Orban, [avaient] publié, vendredi 2 juillet, une « déclaration commune » présentée comme « la première pierre » d’une « grande alliance au Parlement européen » visant à « réformer l’Europe ». Parmi les signataires figurent aussi le chef de la Ligue italienne, Matteo Salvini, celui du parti polonais Droit et justice (PiS), Jaroslaw Kaczynski, le patron de la formation espagnole Vox, Santiago Abascal, et la dirigeante des Fratelli d’Italia (néofasciste), Giorgia Meloni. »

Le message du Pape François a-t-il trouvé écho auprès d’Orban ? On en doute…