Les Clunisois fêtent leurs libérateurs
Selon Jean Martinerie, vers 16 heures, grondement des chars qui remontent la route de Mâcon et se mettent en position dans le pré Bergeron, point de rassemblement.
Le défilé de blindés commencera le lendemain. Il va durer plusieurs jours. En rien de temps la ville martyrisée se couvre de drapeaux rapidement cousus avec ce qu’on a sous la main. Les tractions du maquis sillonnent les rues puis, en début de soirée, les FFI restés sur place défilent avec conviction dans l’artère montante.

« Nuit du 4 septembre, deux heures et demie. Réveil en sursaut. Une voix dehors crie au volet : les voilà ! Ils sont là …. Ahuris, mal réveillés, nous écoutons ce chauffeur de car qui nous dit que les Américains sont là. Ou plutôt les Français de l’armée gaulliste. Ils passent à Cormatin ; il y en a même à Salornay. Voici un camion plein d’hommes qui chantent à tue-tête le Chant des Partisans…. Une nuit d’ivresse[1] ! »
F.F.L. F.F.L.
« C’est seulement le matin du mardi 5 qu’on pourra applaudir, sur la route de la digue, les fameux blindés de l’armée B de de Lattre de Tassigny et les toucher pour se convaincre qu’il ne s’agit pas d’un rêve. »

« Les chars à croix de Lorraine du commandant Destremeaux passent une nuit sur le champ de Foire.[2] »

[1] Large Renée. Journal des années noires. 1938-1945 : carnets de Renée Large. Montceau-les-Mines, La Mère en gueule éditions, 2006, 177 p, p. 137.
[2] Martinerie Jean. Éléments pour une approche historique de la résistance en Clunysois et lieux circonvoisins. Beaubery : imp. Turboprint, 2010, 311 p., p. 264-265. Voir le témoigage de Pierre Griot.