28 mai, rue Tronchet, Lyon

Berty a été arrêtée le matin et la perquisition à Cluny a eu lieu en début d’après-midi. Repartons maintenant à Lyon pour examiner comment Frenay et Bénouville reçoivent la nouvelle de ce coup dur touchant bien sûr le mouvement Combat mais aussi personnellement Frenay, très proche depuis des années de « Victoire ». Même si Frenay a rencontré une nouvelle compagne, non seulement Berty a partagé sa vie mais elle l’a accompagné depuis les premiers instants pour mettre en place le réseau de résistance le plus important en France. Son rôle ne se résume pas à avoir été la « secrétaire » de Frenay mais son « mentor » comme l’écrit Dominique Missika. Et Claude Bourdet de confirmer : « Bertie Albrecht avait contribué à éclairer politiquement Frenay et à liquider ses préjugés de classe, à ouvrir les yeux sur la gauche, sur le socialisme, et le communisme. Sans elle, poursuit Claude Bourdet, bien des choses eurent été différentes[1]. »

Au final, Chevance-Bertin résumera ce que cette femme fut, non seulement pour Frenay mais pour les membres du réseau Combat : « Berty avait été bien plus qu’une camarade : elle avait été notre âme à tous[2]. »

Puissions-nous simplement ne pas les oublier…

Devenu ministre en 1945, Frenay voudra tout savoir de la mort de Berty. C’est lui qui sera présent lorsque son corps sera exhumé dans le jardin de la prison de Fresnes. C’est lui qui sera présent lorsque sera inaugurée l’avenue Berty Albrecht le 22 octobre 1944[3] puis lorsqu’une plaque sera apposée au domicile parisien de Berty[4], c’est lui qui sera présent lorsque la dépouille de Berty rejoindra au Mont-Valérien les quinze autres « Morts pour la France » le 11 novembre 1945. En bref, des occasions de se souvenir de Berty, Frenay n’en manquera pas. En 1951, il fera paraître un texte dans « la voix de la Résistance » dans lequel il retrace tout leur parcours, depuis 1935 jusqu’en 1943. Berty, conclue-t-il, était « une grande Française à l’âme indomptable. De tels exemples se passent de commentaires. Puissions-nous simplement ne pas les oublier. »

Ne pas oublier… les dates, les faits. Pourtant, les récits de Frenay et de Bénouville interrogent sur bien des points et ne concordent pas. Maintenant qui dit vrai ? Comme nous allons le voir, il est bien difficile d’approcher la vérité faute de sources complémentaires.

Frenay : j’attends mon avion

Ce 28 mai, Frenay est resté à Lyon. Il attend l’avion qui doit le conduire à Londres auprès du général de Gaulle afin de régler les différends qui l’opposent à Jean Moulin. En aucun cas Frenay ne déclarera, comme l’affirme Bénouville, qu’il y avait une réunion des M.U.R. prévue à l’hôtel de Bourgogne le 28 en fin de matinée et qu’il devait repartir à Cluny le 27 pour être sûrement sur place le 28 au matin. D’ailleurs, peut-il partir à Londres sans sa garde-robe ? Il a laissé tous ses vêtements à la villa Romada. Après la perquisition du 28 mai, il écrit : « Je n’ai plus un costume, plus une chemise de rechange. À Cluny, la Gestapo m’a tout pris. Pierre et Georgie prennent mes mesures et passent commande à Philippe Monod en Suisse d’une nouvelle et modeste garde-robe[5]. »

Quand Frenay a-t-il vu Berty pour la dernière fois ? Il date leur ultime rencontre lors du départ de Mireille pour la Suisse, soit pendant le week-end du 1er mai : « Elle a un regard triste et les yeux pleins de larmes. Je ne la reverrai plus[6]. » Frenay a la mémoire courte puisque Berty lui confiera une lettre adressée et écrite à son mari le 15 mai[7]. De même les voisins clunisois témoigneront avoir revu Frenay dans les parages pour la dernière fois vers le 18 mai. Cette date est plausible puisque Frenay dira lui-même, une fois arrivé à Londres le 19 juin, qu’il n’a pas changé de costume depuis un mois, soit le 19 mai[8].

Quand et comment apprend-il l’arrestation de Berty ?

Frenay ne se souviendra pas à quelle date il a vu Berty pour la dernière fois. Soit. Avoir la mémoire des dates, ce n’est pas donné à tout le monde. Mais ne pas se rappeler de la date qui a coûté la vie à Berty, c’est beaucoup moins crédible.

Lors d’une réunion en l’honneur de Berty, Frenay prend la parole. Nous sommes en novembre 1944, soit dix huit mois après les faits. Et Frenay donne le 26 mai comme date de son arrestation[9].

Berty, arrêtée le 26 mai selon Frenay

En 1951, il parlera du 25 mai[10]. Et lorsqu’il rédige ses Mémoires en 1973, ce sera le 27.

En effet il écrit : c’est Marcel Peck -présent à Mâcon- qui vient l’avertir le 27 mai en fin de matinée[11]. Sa mémoire lui fait-elle réellement défaut ? Le 27 mai est une date qu’il ne peut pas avoir oubliée : le C.N.R. siégeait à Paris avec Jean Moulin et il avait refusé de s’y rendre, envoyant Claude Bourdet à sa place.

À l’annonce de l’arrestation de Berty, quelle a été la réaction de Frenay ? « [Il] a l’impression que [sa] tête se vide, que [son] sang se glace. [Il] doit s’asseoir, jambes coupées. » Le coup est rude, semble-t-il puisque les jours suivants, « Le sort de Berty [le] hante[12]. » Bénouville confirme : Frenay est effondré par la nouvelle.

Délivrer Berty ?

Dès que Peck a terminé de parler, Frenay aurait décidé d’agir. Il enjoint Peck d’organiser une opération avec le chef du Groupe franc de Cluny visant à délivrer Berty : « Il faut sauver Berty. Marcel, je compte sur toi. Le dispositif sera bien mis en place. » Pas de chance. L’équipe attend le convoi qui doit emmener Berty à Lyon.

Or elle est conduite (par Moog peut-être) à Paris pour la remettre à Hans Kieffer -chef de la section IVE et spécialiste des agents capturés[13]. Et la fille de Berty croira dur comme fer qu’on a tout fait pour sauver sa mère[14]. Or il n’y a eu aucune tentative de faite pour tenter d’arracher Berty aux mains de l’Abwehr. Et pour cause : il n’existe pas de groupe-franc à Cluny en 1943. Bénouville racontera les mêmes calembredaines au sujet de l’intervention de ce groupe franc et il confiera même à Mireille Albrecht que Frenay voulait lui-même se rendre à Mâcon « dans l’espoir de sauver Berty ». Bénouville l’en dissuadera « car même s’il se rendait à la Gestapo afin de la faire libérer, il serait immédiatement incarcéré et Berty pas relâchée pour autant[15]. »

Posons-nous une question. Certes, il n’existe pas de groupe-franc à Cluny. Mais à Lyon, oui. Si Frenay apprend la nouvelle en début d’après-midi par Peck, une intervention d’un groupe-franc envoyé de Lyon était-elle réalisable[16] ?

Frenay reprend vite ses esprits car il a du cran, comme le souligne Bénouville. Deux jours après l’arrestation de Berty, il semble remis de ses émotions. Ce qui compte le plus, c’est son départ pour Londres : « Vous renouvelle la nécessité absolue que j’aille à Londres avec 3 [Bénouville] au début du mois de juin[17]. » Il a beau tempêter, son voyage ne sera décidé que pour la mi-juin, sans Bénouville. Et il partira sans savoir ce qu’il est advenu de Berty.

Et puis il y a Caluire. Depuis Londres, Frenay enjoint ses camarades de « préparer d’urgence représailles contre la Gestapo ayant arrêté Berty, et tout faire pour évasion Bardot (Hardy), Max (Moulin), Aubrac, Avricourt (Aubry). Achat consciences quel que soit le prix. Pousser au maximum recrutement corps francs d’élite[18]. » Mais, comme le souligne Pierre Péan, « dès que la nouvelle de l’arrestation de Moulin fut connue à Londres, se déclencha une véritable guerre de succession plutôt qu’une course à qui tenterait de le secourir[19]. » Quant à Raymond Aubrac, il fut en effet libéré, mais grâce au coup monté par son épouse Lucie.

Multon, bouc émissaire

Notons bien dans ce message de représailles envoyé de Londres, aucune allusion n’est faite contre Multon. Et pourtant, Frenay comme Bénouville, lui feront porter le chapeau de l’arrestation de Berty alors que dix jours auparavant, le Comité directeur des M.U.R. lui fait encore entièrement confiance puisque Multon est nommé l’un des trois responsables de la région PACA[20]. La question est donc de savoir si les membres de Combat ont connu sa trahison et surtout, à quelle date ? 

Qui connaissait l’adresse de l’hôtel de Bourgogne ? Multon[21].

En effet, il a rencontré en mars Berty dans la cité phocéenne lors d’un rendez-vous auquel participaient : Chevance, sa compagne Jeannine Freze-Milhaud et Marcelle Bidault[22].

Selon le témoignage de Jeannine Freze-Millaud, Multon a connu l’adresse de l’hôtel de Bourgogne dès mars lorsqu’il a rencontré Berty, place Castellane à Marseille[23]. Chevance confirme : « Il est bien exact que madame Albrecht, devant nous, a donné à Multon toutes les indications lui permettant de la retrouver et d’arriver jusqu’à elle à Mâcon[24]. »

Sa tête mise à prix, pourchassée après son évasion du Vinatier, il semble peu probable que Berty ait donné l’adresse de Combat Mâcon à un agent rencontré une seule fois. C’était contraire à toutes les règles élémentaires de sécurité. En 1945, la déposition de Multon conforte cette version : « Je me rappelle la rencontre du bar mais je ne me rappelle pas que la dame Albrecht m’ait indiqué la façon de l’approcher à Mâcon[25]. »

Le rapport Flora fait état en effet de cette adresse attribuée à Frenay. Toutefois, rien n’indique que ce soit Multon qui l’ait donnée :

« 29- Capitaine Fresnay (véritablement Frenay). Alias Lefèvre. Alias Tavernier. Alias Gervaix. Chef national de Combat, personne dynamique et la plus active du MUR, 35 ans, 1,68 m, cheveux foncés coupés courts, moustache, fausses lunettes, yeux bleus, front dégagé, corpulence moyenne, toujours en compagnie de sa secrétaire paraissant 50 ans, cheveux blancs, 1,65 m et connue sous le nom de France. Toujours accompagnée de deux hommes. On peut toujours le joindre à Mâcon, à 50 km au nord de Lyon, à l’hôtel de Bourgogne en demandant Gervaix de la part (trouver un nom). C’est un hôtel dont on interrogera le propriétaire. Gervaix n’habite pas cet hôtel qui pratique le marché noir. Ce renseignement nous facilitera l’arrivée (n’a pas encore été retrouvé) »[26].

En effet, d’autres pistes que celle de Multon existent. Celui-ci, lorsqu’il sera interrogé lors de son procès, déclare :

Dunker savait quasiment tout de l’organisation de la résistance, grâce à d’autres résistants retournés. Multon donne l’exemple du capitaine Edmond Vladimir Chacun, alias Carton, qui avait renseigné précédemment Dunker[27]. Ce capitaine était un proche de Chevance. Il sera jugé en 1952 et écopera de vingt ans de travaux forcés. Après le capitaine Chacun, il y a également Charles Léon Brown : dans une annexe du rapport Flora, une note SD Marseille dit que Multon a transmis à Lyon « des renseignements de Brown (…) concernant les chefs nationaux et les possibilités de leur arrestation à Lyon, avec la mission de surveiller la boîte aux lettres du « MUR » (…) ainsi que la nouvelle boîte aux lettres de Fresnay, à l’hôtel de Bourgogne, à Mâcon[28]. »

Après l’arrestation manquée de Chevance, Dunker confirme que Multon rejoint Lyon jusqu’au 9 mai. Fritz Hollert et Klaus Barbie s’intéressent à Frenay.

« On me présenta un lot de photographies représentant toutes Frenay. Je me suis borné à dire que je n’avais aucune possibilité de le confondre[29]. »

L’adresse de Combat à Mâcon était donc bien connue, mais pas par Multon. Et il n’a sûrement pas tort lorsqu’il clame son innocence : « Je répète que je ne suis pas à l’origine de [l’] arrestation [de B. Albrecht][30]. »  

Qui a rédigé le message ? Multon. Qui est présent à l’hôtel de Bourgogne ? Multon[31]. Aucune source sérieuse ne prouve la présence de Multon à Mâcon le 28 mai 1943 et il témoignera d’ailleurs être resté à Lyon. Barbie ne l’enverra à Mâcon que le lendemain afin de retrouver la trace de Berty.

Multon a donc porté le chapeau, un grand chapeau. Il a sûrement participé à la rédaction du message qui a attiré Berty à l’hôtel de Bourgogne. Mais rien ne prouve que c’est bien lui l’unique traître dans toute cette histoire.

Multon réussira à s’enfuir au Maroc où il croise bizarrement René Hardy. Puis en Algérie, il cherchera à joindre Frenay et le général Chevance-Bertin. Si Multon est véritablement LE traître, son attitude est alors pour le moins surprenante[32]. Celle de Chevance l’est tout autant : « Pourquoi Chevance ne dénonça-t-il pas à Alger son ancien secrétaire, traître avéré ? (…) Chevance, multi-échappé miraculeux, aurait-il été « un de nos gens » épargnés par le Sipo-SD ?[33] »

Après avoir combattu dans l’armée du général de Tassigny, Multon revient à Paris en 1945 où il « se rend » à Frenay. Condamné à mort le 13 juillet 1946, on ne perd pas de temps : il est exécuté au fort de Montrouge le 10 septembre. On n’aura ainsi pas le temps de le confronter à Hardy.

La caisse à Frenay

Autre point capital que Frenay a passé sous silence et dont nous avons parlé, c’est le contenu de la perquisition à Cluny. Laconiquement il écrit : « À Cluny, la Gestapo m’a tout pris[34]. » Mais il ne lui manque pas uniquement sa garde-robe, sa machine à écrire et la ronéo…

On ne saura jamais, puisque Frenay s’est bien gardé d’en faire état, quels sont les documents saisis à Cluny par Moog. Un exemplaire du fameux plan vert ? D’autres documents importants permettant de poursuivre « l’affaire » ? Jean Moulin télégraphiera à De Gaulle que « « Il y a quelques jours encore, celle-ci [la Gestapo] a mis la main, dans la propre chambre de Charvet, sur tous les comptes-rendus du comité directeur des M.U.[35] » Et dans ces documents, y avait-il matière pour suivre la piste du général Delestraint arrêté le 9 juin suivant par Moog et sur Jean Moulin ?

À suivre…


[1] Missika Dominique. Berty Albrecht, féministe et résistante. Paris : éditions Perrin, coll. Tempus, 2005, 365 p., p. 316.

[2] Général Chevance-Bertin. Vingt mille heures d’angoisse. 1940-1945. Paris : Robert Laffont, 1990, 248 p., p. 218.

[3] Anciennement avenue du Parc Monceau.

[4] Une plaque a été posée au 16 rue de l’Université à Paris en mai 1946.

[5] Frenay Henri. La nuit finira. Paris : Robert Laffont, 1973, 607 p., p. 333. Georgie est la future épouse de Bénouville.

[6] Idem., p. 328.

[7] Son mari, Frédéric Albrecht, vit à Londres.

[8] Frenay Henri. La nuit…, op.cit., p. 338.

[9] Combat, n° du 14 novembre 1944.

[10] La voix de la Résistance, n°101, mars 1951.

[11] Frenay Henri. La nuit finira…, op.cit., p. 331.

[12] Idem., pp. 331-333.

[13] Baynac Jacques. Présumé Jean Moulin, Juin 1940-Juin 1943. Paris : Grasset, 2007, 1104 p., p. 729.

[14] Albrecht Mireille. Vivre au lieu d’exister. Monaco : Éditions du Rocher, 2001, 440 p., p. 399.

[15] Baynac Jacques. Présumé Jean Moulin…, op.cit., p. 729. J. Baynac cite là un témoignage de Bénouville à Mireille Albrecht, courriel à l’auteur du 19 août 2005.

[16] Voir par exemple l’intervention de P. Mussetta, le garde du corps de Bénouville lors de l’arrestation d’Yvette Baumann. https://www.tharva.fr/1939-1945/l-affaire-baumann

[17] Belot Robert et Karpman Gilbert. L’affaire suisse. La résistance a-t-elle trahi De Gaulle ? Paris : Armand Colin, 2009, 425 p., p. 144

[18] Belot Robert. Frenay : de la Résistance à l’Europe. Media diffusion, 2015, 756 p., p. 392.

[19] Péan Pierre. Péan Pierre. Vies et morts de Jean Moulin. Paris : Fayard, 1998, 715 p., p. 582.

[20] Sont présents Copeau, Claudius Petit, Gorce Flanklin et Baumel.

[21] Voir l’article : Berty Albrecht : le sacrifice du matin (10). Dans la gueule du loup : Jean Multon

[22] Voir l’article : Berty Albrecht : le sacrifice du matin (4), « Les errances de Berty du Vinatier à Cluny. »

[23] Baynac Jacques. Présumé Jean Moulin…, op.cit., p. 727. AN, 68Mi 14, dossier DST de l’affaire Hardy, audition de J. Freze-Millaud, 5 mars 1945.

[24] Balique Nicolas et Biaggi Vladimir. Ernst Dunker et la Gestapo de Marseille. Paris : Éditions Vendémiaire, 2016, 295 p., p. 69.

[25] Idem.

[26] Archives départementales des Bouches-du-Rhône sous la cote 56 W 14 : rapport Flora.

[27] Balique Nicolas et Biaggi Vladimir. Ernst Dunker…, op.cit., p. 76.

[28] Flavian C.L. Ils furent des hommes. Paris : Nouvelles éditions latines, 1948, 380 p., p. 290. Brown, chef régional du Groupe franc, avait été arrêté le 28 avril et il sera définitivement engagé par Dunker comme contre-agent le 24 mai.

[29] Balique Nicolas et Biaggi Vladimir. Ernst Dunker…, op.cit., p. 78.

[30] Idem., p. 76.

[31] Frenay Henri. La nuit…, op.cit., p. 332.

[32] Chauvy Gérard. Aubrac. Lyon 1943. Paris : Albin Michel, 1997, 456 p., p. 183. Exposé des faits dans la procédure suivie contre Jean Multon, parquet de la Cour de justice de la Seine, 25 mai 1946.

[33] Lacroix-Riz Annie. La non-épuration en France de 1943 aux années 1950. Paris : Armand Colin, 2019, 664 p., p. 437.

[34] Frenay Henri. La nuit…, op.cit., p. 333.

[35] Belot. P. 328. Lettre de Rex au général De Gaulle, 15 juin 1945, cité par D. Cordier in La république des catacombes, p. 444.