Commémorer est une manière de se souvenir, et cela pose comme question le rapport à un passé collectif dans le rappel à soi de ce qui a disparu. C’est aussi délivrer un message au cours d’une opération de transmission et de communication dont le monument est souvent le lieu central. Celui-ci ne serait qu’un assemblage ou un amas de pierres si n’existaient pas autour de lui les liturgies, les pèlerinages, s’il n’était pas construit socialement comme un lieu pour se souvenir, comme un élément constitutif d’une mémoire, avec « valeur de remémoration intentionnelle » (Aloïs Riegl). Jean-Yves Boursier, « Le monument, la commémoration et l’écriture de l’Histoire ».

