Un autre point de vue à lire sur Mediapart – 24 JUIL. 2021PAR FATH ALLAH MEZIANEBLOG : L’INSOUTENABLE LÉGÉRETÉ DES ÊTRES !
» Hélène Lender est née le 24 juillet 1930 à Pontoise. Elle était juive. Toute petite, elle a du porter l’étoile jaune imposée par l’occupant nazi et ses collaborateurs en France.

En aout 1942, elle est déportée vers Auschwitz et aussitôt sélectionnée pour périr dans les chambres à gaz. Elle venait tout juste d’avoir 12 ans.
En ce jour d’anniversaire d’Hélène LENDER, des milliers de français s’apprêtent à descendre dans les rues pour protester contre le passe sanitaire et l’obligation de vaccination imposée par le gouvernement.
Combien parmi-eux aujourd’hui, arboreront, encore des étoiles jaunes ?

Faire le parallèle entre le nazisme et l’autoritarisme d’un président qui veut imposer la vaccination à tous est évidemment choquant.
Ces gens là qui arborent fièrement leurs étoiles jaunes sur leurs tee-shirt sont-ils pour autant des fachos de révisionnistes ?
Je ne le crois pas, en tout cas certainement pas tous.
Je les appellerai les imbéciles heureux de la contestation. Ils crient à la dictature, mais ils n’y ont jamais vécu et ne l’ont jamais connu. Ils sont heureux d’arborer ces étoiles jaunes, fiers de leurs trouvailles. Aucun état d’âme ! La mauvaise conscience, ce n’est jamais pour les imbéciles.
L’imbécile n’a jamais appris l’Histoire ou alors très peu. Il sait seulement que les juifs ont passé un sale moment pendant la seconde guerre mondiale. L’imbécile ne s’en fout pas, mais il sait que ça ne lui arrivera jamais. Jusqu’au jour où il apprend que s’il refuse de se faire vacciner, il n’aura plus le droit d’aller au cinéma, au camping, à la piscine ou au bistrot boire un coup avec les potes. Tout d’un seul coup, l’imbécile s’intéresse à l’Histoire.
Pour la première fois de sa vie, il se sent très proche des juifs. Comme lui, en 1942, les juifs ont été interdits de restaurants, de cafés, de cinémas, de concerts, de parcs, etc. Alors l’imbécile jubile, lui et les juifs, niveau discrimination, c’est kif-kif !
L’imbécile se découvre soudainement une passion pour l’Histoire. Il découvre l’étoile jaune du juif qu’il se précipite à arborer sur son tee-shirt. Mais sa passion, s’arrête au portail d’Auschwitz. Ce panneau le fascine : Arbeit macht frei ! Les allemands, c’étaient de sacrés déconneurs, mais pour lui ça sera : Le passe sanitaire rend libre !

L’imbécile n’ira pas au delà. Il ne sait rien de ce qui se passe derrière l’entrée du camp, ni les chambres à gaz, ni les fosses communes où on jetait les cadavres de juifs, déportés par centaines de milliers dans ces camps de la mort.
Mais les imbéciles ne meurent jamais. Et contrairement au juif, l’imbécile ne se laisse pas faire. Alors, il va protester contre ce président qui change d’avis toutes les saisons. L’imbécile est heureux d’être avec ses semblables dans la rue. Il ne se laissera pas faire. Etoile jaune sur le torse, il dira tout le mal qu’il pense des décisions de ce pouvoir autoritaire.

L’imbécile heureux s’en fout de l’âge de la retraite. Il n’en a que faire de la réforme du chômage, puisque les imbéciles ne perdent jamais leurs emploi. Il ne sait même pas que pendant qu’il partage sur Facebook la dernière révélation sur les effets nocifs de vaccin de Pfizer, que le parlement vient de voter l’arsenal de lois le plus discriminant envers une communauté religieuse depuis la loi sur le statut des juifs du régime de Vichy. Ca tombe bien, l’imbécile n’est pas musulman, alors il s’en tamponne le coquillard.
Ce soir, les imbéciles heureux rentreront plus heureux que jamais chez eux. Ils regarderont sur BFM les images de leurs défilés. Ils posteront leurs vidéos et leurs photos sur leurs pages Facebook.
L’imbécile est le type le plus envié dans l’espèce humaine. Il est toujours heureux et satisfait de sa personne. L’imbécile ne se soucie jamais des souffrances que ces gestes provoquent chez les autres, ni des dégâts qu’il provoque. Tout ce qu’il veut, c’est de continuer à aller au bistrot comme et quand il en a envie.
Quand tout cela sera terminé. l’imbécile debout et heureux ne pensera qu’à « ’à regagner benoîtement ses pénates. Il ne songe qu’à un passé qu’il arrange à son goût, se fabrique un masque de victime et n’aspire plus qu’à retrouver sa vie calme d’avant, sans difficultés ni complications. Il n’a pas un regard pour les larmes, les cadavres, les gravats qu’il laisse derrière lui. Il a tant souffert ! Vite l’épaule de celle qu’il bafoue, l’indispensable consolatrice, la mère amante, vite le retour aux vieilles et confortables habitudes… le temps de reprendre des
forces pour un nouvel accès »*. «
*François Labbé L’imbécile heureux. Edition l’Harmattan