Amateurs de l’histoire des cafés et des auberges disparus, de la résistance ou tout simplement collectionneurs de CPA, voici quelques éléments sur l’auberge du Loup, située sur la commune de la Vineuse.

Le 15 juin 1944, les troupes allemandes se déploient aux abords du col du Loup. Les routes sont surveillées tandis que les soldats battent les bois à la recherche des maquisards. Ils sont accompagnés des miliciens de Mâcon : Mangin, Lambert et Ravart. Lambert, originaire de Château, connaît bien le site.

Le maquis ayant déguerpi, la troupe fait chou blanc. Mais, dans l’opération, sont tués :

À La Vineuse : René Métras né à Lyon le 26 juillet 1923, FFI

Sous Lourdon : Louis Le Bouffo né le 6 janvier 1903 à Saint-Gonnery (Morbihan), caporal FFI et un inconnu.

Voici ce que relate le Maitron en ligne au sujet de Louis Le Bouffo :

« Louis Le Bouffo était le fils de Jean Marie, laboureur et de Marie Joseph Robin, ménagère. En 1944 son père était domicilié à Belle Noé, à Trévé (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). Il était domicilié chez monsieur Delorme à La Valouze, à Sainte-Cécile (Saône-et-Loire).


Il fut mobilisé le 1er septembre 1939 et affecté au 445e régiment de pionniers. Fait prisonnier de Guerre le 20 juin 1940 à Libeuville (Meurthe-et-Moselle), il fut interné au Stalag XII-D et rapatrié le 8 octobre 1942. Il fut démobilisé le 9 novembre 1942 à Mâcon (Saône-et-Loire).
Le 15 juin 1944, un camion de la Wehrmacht s’arrêta au hameau de Sous-Lourdon. Les soldats allemands en firent descendre deux otages et les firent s’engager dans le chemin qui menait au bois sous les ruines du château de Lourdon. Au bout de quelques mètres les Allemands tirèrent des balles dans le dos des otages et les achevèrent ensuite d’une balle dans la nuque. Puis le convoi poursuivit sa route vers le hameau de la Chaume.
La provenance de ces deux otages était inconnue de même que le motif de leur exécution. Vers 22 heures leurs corps furent redescendus et déposés à la mairie de Lournand. Ils furent ensuite entreposés dans le cabanon à outils du cimetière en attendant la confection des cercueils.
Les obsèques eurent lieu le lendemain à 17 heures avec très peu de personnes de peur des représailles allemandes.
Ils furent inhumés comme inconnus dans le carré des corps restitués au cimetière communal, à Lournand (Saône-et-Loire).
L’identité de Louis Le Bouffo fut établie par jugement déclaratif de décès du 26 juin 1945 rendu par le tribunal de première instance de Mâcon et transcrit en 1945 (acte n°5) à Lournand. L’autre personne exécutée n’a pas pu être identifiée. » Louis Le Bouffo était célibataire.

Puis, avant de repartir, la troupe incendie l’auberge du Loup.