K comme Kostanda
Alexandre Kostanda : né à Tuchol en Pologne le 24 décembre 1921, dans le train qui amenait sa famille de Russie en France ; son grand-père était officier du tsar et, comme 400 000 de ses concitoyens -les Russes blancs- il quitte son pays après l’abdication.
Après la Lorraine puis Paris, la famille Kostanda part pour le Sud de la France. Excellent élève, Alexandre poursuit ses études à Cannes. Puis les Kostanda s’installent à Vallauris en 1929. La vie est dure pour cette famille qui a connu l’oisiveté et vécu dans l’opulence à Saint-Pétersbourg.
Conséquemment, Alexandre opte pour l’apprentissage. Il fait ses classes comme décorateur à Vallauris chez Louis Giraud puis il donne des cours de céramique à Biot. Après juin 1940 ou peu après, intéressé par la radio, il prépare son entrée à l’École de la Marine Marchande à Marseille mais rate l’examen écrit.
On retrouve ensuite Kostanda à Mâcon. Ville alors très vivante au point de vue culturel, le mouvement « Jeune France » y a installé un atelier de céramique que Kostanda anime. À « Jeune France », il côtoie notamment la céramiste Jacqueline Bouvet (1920-2009), fille de Jean Bouvet, professeur à l’École normale, assassiné chez lui par la milice le 28 juin 1944. En novembre 1942, le régime de Vichy trouve le mouvement « trop remuant » et l’interdit dans toute la France. Il semble qu’à Mâcon, « Jeune France » n’ait pas failli à la règle.
Quant à Kostanda, il date son engagement dans la résistance de septembre 1941, lorsqu’il réside à Mâcon. Avant la dissolution du mouvement « Jeune France », il est incorporé, puisqu’il fête ses vingt ans en décembre 1941, aux Chantiers de Jeunesse, peut-être celui de Cormatin (groupement 4 « Vauban »). Puis, en 1944, il travaille comme formateur à l’atelier de céramique de Mâcon, installé aux Beaux-Arts. Ses élèves, venus tout droit des caves de Saint-Germain à Paris, s’appellent Wladislaw Palley, Louis Dangon, André Boutaud et Rodet (ou Raude).
Après le maquis et le 4e bataillon de choc, Kostanda retourne à la vie civile en 1946 et s’installe dans un atelier de poterie au Champ de Foire. Il obtient la nationalité française par un décret de 1947. C’est dans son atelier que Frère Daniel (Daniel de Montmollin) de Taizé viendra faire son apprentissage de tourneur pendant quelques mois. Pour Daniel de Montmollin, cette rencontre avec Kostanda en novembre 1949 sera déterminante puisqu’il introduit définitivement cette activité dans la communauté de Taizé.
Étant la fille d’Alexandre Kostanda , j’avoue apprendre beaucoup de choses sur mon père que je ne connaissais pas, ou peu!, il était assez discret sur tout ce qu’il avait vécu; mais il y a quelques points sur lesquels je m’interroge, et qui me semblent pas tout à fait exacts, dans l’ensemble, dans sa vie professionnelle et sociale , je suis très fière de lui!, ce fut un grand homme.
Sylvia. Kostanda Garnier
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