Maître-mot : la publicité.
Pour être attractif, il faut donc s’adapter et diversifier les services. Certains établissements ont installé des terrasses. C’est le cas du café du Nord. Chez Chanuet, il y a une écurie. L’hôtel du Commerce possède un garage et le téléphone, comme celui de Bourgogne, qui met également en avant sa bonne situation (à côté de l’Abbaye) et sa connaissance d’une langue étrangère : « English spoken ». Quiconque arrive de Mâcon ne peut louper ces publicités murales.
Publicités peintes – Porte de Mâcon
On vit avec son temps : en 1921, lorsque M. Chassagne met en vente l’hôtel du Commerce, il vante les équipements de son établissement : eau, gaz, électricité, chauffage central. À une époque où la valise à roulettes n’a pas encore été inventée, chaque hôtel propose de surcroît un système de transport depuis la gare. On bichonne le voyageur qui empruntera, avec ses lourdes malles, un omnibus puis plus tard, comble du confort, une voiture.
Omnibus années 1890, hôtel de Bourgogne Voiture pour l’hôtel du Commerce
En 1878, le Paris Illustré -Petit Futé de l’époque- donnait déjà toutes les bonnes adresses de la capitale à fréquenter, avec force de détails : prix, qualité de l’hébergement et des repas. Dans la presse, difficile de trouver l’équivalent pour les établissements clunisois. Il faut être « recommandé » pour avoir un encart publicitaire dans le fameux « Annuaire administratif, commercial et historique de Saône-et-Loire » de Siraud. En 1890, un seul établissement clunisois y figure : l’hôtel de Bourgogne et en 1895, ceux de l’Étoile et du Commerce.
Annuaire Siraud, 1890 Annuaire Siraud, 1895 Annuaire Siraud, 1895

Les propriétaires de l’hôtel de Bourgogne ont bien compris les enjeux de la publicité puisqu’ils distribueront des cartes postales vantant les charmes de la ville.
Pour prospérer, on compte sur le touriste. Mais vient-il à Cluny et si oui, que lui propose-t-on comme divertissements ? Au début des années 1900, on peut faire le tour de la ville et visiter le musée -qui renferme 368 « objets de peinture, de sculpture et autres souvenirs de l’ancienne abbaye »- uniquement le dimanche après-midi en été et le 1er dimanche de chaque mois en hiver. Les autres jours, il faut s’adresser au concierge !
Musée Jean Ochier, vestiges de l’abbaye de Cluny dont la clef de voûte provenant de l’avant-nef, Cluny, France, 24 juillet 1916, (Autochrome, 9 x 12 cm), Georges Chevalier, Département des Hauts-de-Seine, musée Albert-Kahn, Archives de la Planète, A 9 490 Musée Jean Ochier, salle de Lorraine, cheminée et chandelier pascal du XVe siècle et momies égyptiennes, Cluny, France, 24 juillet 1916, (Autochrome, 9 x 12 cm), Georges Chevalier, Département des Hauts-de-Seine, musée Albert-Kahn, Archives de la Planète, A 9 492 Musée Jean Ochier, maquette de l’abbaye de Cluny, Cluny, France, 24 juillet 1916, (Autochrome, 9 x 12 cm), Georges Chevalier, Département des Hauts-de-Seine, musée Albert-Kahn, Archives de la Planète, A 72 382
Avec la création du syndicat d’initiative, le tourisme s’organise. On note en 1931 que l’organisation clunisoise appartient à la Fédération des syndicats d’initiative de Bourgogne qui a pour objectif de « veiller avec un soin jaloux sur les sites pittoresques et les trésors artistiques de la région. Non contente de faire connaître les richesses naturelles du pays, la Fédération s’efforce de les aménager et d’en faciliter la visite et les accès. » Mais ce qui va bien sûr dynamiser le tourisme, ce sont les fouilles de K.J. Conant.

La presse se relaie pour en faire part. La curiosité du touriste est dès lors aiguisée et il y a de quoi ! La Croix, 9 oct. 1935.
Et les années passent… On change d’appellation pour entrer dans la « modernité ». L’hôtel-restaurant Chanuet deviendra « moderne », tandis que le café du Nord adoptera le terme à la mode, le snack.
Hôtel moderne L’ère moderne
Au milieu des années 60, reste à savoir si ce type d’article attirait le touriste à Cluny… Qu’importe ! Vous avez en bonus la recette du fromage fort et ça, c’est de l’or pour les gourmands !

À suivre…
Dans vos photos sur les bistrots, j ai remarqué une photo des bombardements de 1944 intitulée « hotel de Bourgogne » hors, c est l hotel de l abbaye qui était à cet endroit, l hotel de Bourgogne n a pas été touché par les bombardements.
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Vous avez tout-à-fait raison. Il s’agit bien de l’hôtel de l’abbaye.
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