Après Edouard Sain, toujours dans le domaine des figures clunisoises oubliées, un autre peintre contemporain de Sain : Joseph Caraud.

Joseph Caraud est né le 5 janvier 1821 à Cluny. Son grand-père, comme son père Victor Jean Baptiste (1796-1840) ont tous deux été huissiers royaux. Joseph a deux soeurs : Marie et Anne.

Élève d’Abel de Pujol et de C. Muller, Caraud est portraitiste, peintre de genre et peintre de scènes intimes. Il exposera à Paris à partir de 1843. En 1873, l’Académie de Mâcon salue ainsi son œuvre : « Il est le plus fécond de nos peintres et le plus fidèle aux salons de Paris où depuis 1849, il a exposé quarante-cinq tableaux. » On trouve sur le site « Richard Taylor Fine Art » une peinture de Caraud à acquérir et les explications suivantes sur son oeuvre : « Les peintures de Caraud sont dans le style du 18ème siècle et rappellent les œuvres de Fragonard, Greuze et Watteau. Ses œuvres se démarquent car elles ne suivent pas le nouveau style de réalisme qui a envahi la France. Au lieu de scènes pastorales peintes dans des couleurs sombres, Caraud a peint des scènes domestiques avec une lumière vive et des couleurs chaudes. Ses représentations historiques capturent les classes supérieures et les bourgeois de l’époque Louis XV dans des scènes intérieures très détaillées. Entre 1848 et 1851, il peint fréquemment des servantes, des scènes algériennes et des personnages d’opéras italiens. Ses œuvres étaient populaires parmi les classes supérieures et furent bientôt copiées pour que n’importe qui puisse posséder un Caraud. Les représentations de jolies femmes et de chats par Caraud sont le reflet de l’époque. Les Victoriens ouvraient juste leurs maisons aux animaux de compagnie comme symbole de leur contrôle sur la nature et les classes inférieures. »
En 1867, Caraud est décoré dans l’ordre de la légion d’Honneur. Puis, en 1889, il remporte une médaille de bronze à l’Exposition universelle.
Caraud revenait chaque année à Cluny. Il a légué à la ville de Cluny deux tableaux : « L’évasion » et « l’Aïeule ».
Peut-être est-ce un vœu pieux mais pourrions-nous envisager un jour de sortir ces œuvres -et d’autres qui dorment dans les collections municipales- et les présenter au public ? Je sais, le XIXe siècle, ça n’intéresse pas grand monde mais sait-on jamais…