La fête à Duruy, août 1906

C’est le sculpteur-marbrier Claudius Chamonard qui réalisera le monument. Originaire de Mâcon, l’artiste a -entre autres-  déjà conçu le buste de Lamartine à Milly-Lamartine en 1896.

Le bronze de Duruy est coulé aux Arts-et-Métiers.

Il sera ensuite posé sur un socle de pierre de trois mètres de haut, sculpté aux armes de la ville. Une grille en fer forgé, réalisée également aux Arts, entoure le monument.

Cela semblait logique, l’idée première fut d’installer le monument devant la façade du pape Gélase. Mais, pour des raisons de voierie, on trouva un autre emplacement, à côté de l’école des filles. Finalement, installer à cet endroit la statue d’un ministre qui souhaitait au milieu du XIXe siècle ôter l’éducation des filles « des genoux de l’Église », c’était pas si mal choisi !

Les festivités des 5 et 6 août 1906

Les festivités commencèrent le 5 août 1906, quarante ans après l’ouverture de l’École normale, et l’inauguration de la statue de Duruy eut lieu le lendemain. Le ministre du Commerce, Gaston Doumergue fit pour l’occasion le déplacement jusqu’à Cluny. Le 6 août, on commença par un grand banquet qui réunit 250 à 300 convives, dans le cloître de l’École des Arts-et-Métiers. Étaient notamment présents, Ballandras (maire de Cluny), le député Simyan, le préfet de Saône-et-Loire. Le ministre porta un toast à la République et aux républicains de Saône-et-Loire, en profitant également pour parler des élections législatives dont la date se rapprochait.

À 14 heures, les invités -dont le fils de Victor Duruy- se dirigèrent vers le monument. Roubaudi, président de l’Amicale des anciens élèves et enfant du pays, fit le discours d’usage et le monument fut remis officiellement à la ville.

Un concours de musique ayant rassemblé mult formations à Cluny pour deux jours de fête, c’est l’Harmonie Lyonnaise et la Lyre Roannaise qui interprétèrent une cantate en l’honneur de Duruy.  

La ville pavoise en l’honneur de V. Duruy

Le ministre Doumergue en profita, en fin d’après-midi, pour inaugurer également l’École pratique de Commerce et d’Industrie, « La Prat’s ».

La statue de Duruy restera en place jusqu’en 1941 ou 1942, date à laquelle le gouvernement de Vichy déclare qu’il faut que ce brave Duruy participe à l’effort national. Eh oui, ce ne sont pas les Allemands, comme on l’entend encore fréquemment dans notre bonne vieille ville, qui déboulonnèrent son buste…

À suivre…