Jean Bénédict Collodin est né 27 mai 1906 dans le Rhône, à Lucenay. Son père, Jean-Louis, exerce la profession de boulanger. Jean a une sœur, Jeanne, sa cadette née en 1910.

Il suit les cours de l’École primaire supérieure de Villefranche-sur-Saône et obtient son « certif » le 1er juillet 1918. Il entre à La Prat’s quatre ans plus tard. Le 31 juillet 1925, il quitte l’École pratique pour donner un coup de main à son père. Nous le retrouvons boulanger à Lucenay.

Entre 1926 et 1931, la boulangerie ferme et le père de Jean décède.  

Notre Prat’sien s’est marié avec Stéphanie Puthet (1905-1984), originaire de Crottet. Ils ont deux enfants : Gilbert (1933) et Yvette (1934), nés à Lyon. Étiennette, la mère de Jean, vit avec toute la famille au 9 de la rue de La Marlin à Vaux-en-Velin.

Jean a quitté la boulange : il est désormais comptable chez « Floccard » à Lyon.

En bon lyonnais qu’il est, il rejoint le terrain de boules pour occuper ses loisirs : il est vice-président de « l’Amicale de La Marlin. »

Résistance et déportation

Jean est arrêté le 24 mars 1943. Selon un article de l’association américaine Calexico paru en 1946, il distribuait des journaux et des tracts mais ses activités ne s’arrêtaient peut-être pas là.

Il est déporté de Compiègne le 25 juin 1943. Arrivé à Buchenwald, il est immatriculé 14155 et il est affecté dans un kommando de travail sur les sites de Karlshagen-Peenemünde pour la base expérimentale de la Luftwaffe. Il sera ensuite affecté à un des chantiers de Dora. C’est là qu’il décède le 18 novembre 1943. Sur 999 hommes déportés par le convoi du 25 juin 1943, seuls 446 reviendront.

L’adjudant Jean Collodin « Mort pour la France », a été décoré de la Croix de guerre et a reçu la médaille de la Résistance (décret du 29 avril 1953). Son nom figure sur le monument du village de Lucenay ainsi que sur le monument 1939-1945 du quartier Montchat.

Aux Etats-Unis : parrainer un enfant de déporté

À la Libération, les Américains dans le cadre de la « California State Federation of Junior Women’s clubs » parrainent des enfants de déportés, initiative que nous venons de découvrir récemment.

C’est le club féminin junior de Calexico en Californie qui prend Gilbert en charge. Le jeune garçon recevra au moins pendant six mois des produits alimentaires, des vêtements, du matériel scolaire.

Gilbert Collodin décédera en 1976.