Se nourrir dans nos campagnes

« Le pain de seigle, les pommes de terre cuites à l’eau, le laitage, le porc salé, forment en général la base de la nourriture des habitants de Saône-et-Loire ; les fermiers aisés et les ouvriers des villes sont à peu près les seuls qui fassent usage de pain de froment et de viande, encore ce dernier aliment laisse-t-il souvent beaucoup à désirer sous le rapport de la qualité.

Parmi les habitants de la campagne, l’usage du vin, comme boisson habituelle, n’existe que dans les communes riveraines de la Saône et du Doubs, ou limitrophes du département du Jura, la vigne y étant la principale culture. Dans les autres parties du département, on use généralement d’une sorte de piquette faite avec des pommes, des poires ou des prunelles séchées au four.

La milliane, ou pain de maïs, la flammusse, ou pain de blé sarrasin, ne sont d’un usage ordinaire que dans les cantons de la Bresse.

Les habitudes de l’habitant des campagnes sont, pour cette partie de la population, une cause permanente de mortalité et même de dégénérescence.

Les fatigues immodérées qu’exigent les travaux agricoles permettent rarement à l’homme d’atteindre un âge avancé ; ils exténuent les jeunes gens, les arrêtent dans leur développement physique, en un mot, les flétrissent dès leur jeunesse. »

La Bourgogne par A. Ducourneau et A. Monteil.