Jean QUERRET est né le 13 novembre 1911 au Creusot. Son père -le caporal Jules René- a fait toute la campagne contre l’Allemagne. Blessé par éclat d’obus puis fait prisonnier en mars 1918, il sera libéré et rapatrié en décembre de la même année. Jules René Querret est clerc d’avoué à Charolles puis il est nommé huissier au Creusot ; c’est là qu’il s’installe avec Françoise Emma Perraudin qu’il a épousée en 1909. La famille vit au 7 de la rue Jean Jaurès.
Comme pour beaucoup de Creusotins, la scolarité de Jean débute à l’École Schneider. Il obtient son « certif » en 1923 et intègre La Prat’s le 1er octobre 1927. Dans sa promotion quatre camarades trouveront la mort : Lagrange[1], Blatrix[2], Orcet et Rivet.
Querret est bon élève : en 1929, il réussit le concours d’entrée à l’École des Arts-et-Métiers de Cluny. Il en sort diplômé en 1932.
Jean Querret appartenait au 8e bataillon d’ouvriers d’artillerie (B.O.A.). A-t-il été fait prisonnier ? Où et quand ? Selon son dossier conservé au service historique de la défense à Caen, il décède suite au bombardement du Stalag IA, Kommando situé à Heiligenbeil en Allemagne[3].
Au Stalag
Vous trouverez sur ce blog toutes les informations concernant Heiligenbeil :
http://users.skynet.be/philippe.constant/stalag.html
« Environ 230 prisonniers étaient affectés à la Compagnie d’Heiligenbeil. La plupart travaillaient à l’Ost-deutsche-Maschinen-Werk, et à l’Industrie-Werk, atelier de réparation d’avion (il semble que le camp de concentration de Stutthof y avait également un Kommando).
Les autres étaient répartis dans des fermes du Kreis, et notamment à GRUNAU. Grunau était alors un petit village situé entre Braunsberg et Heiligenbeil. Aujourd’hui Grunau est ville frontière entre la Pologne et la Russie, et se nomme Gronowo. »
C’est au cours du bombardement d’Heiligenbeil que Querret perd la vie le 18 mars 1945.
Bombardement d’Heiligenbeil
Le 13 mars 1945, les Russes décident de l’opération offensive Braunsberg qui doit préparer l’assaut final de Königsberg.
« Les Soviétiques se déplacent rapidement vers la côte, afin de couper les communications entre Königsberg et la poche d’Heiligenbeil. Ils sont à une vingtaine de kilomètres de la ville le 15 mars. Le passage de la rivière Frisching est forcé par une attaque de nuit, le 17-18 mars, ce qui a pour résultat de repousser la défense allemande vers l’est. De plus, un ciel clair permet des bombardements massifs sur les positions allemandes, à partir du 18 mars.
La situation est donc absolument sans espoir pour la 4e armée. Quelques unités d’élite sont évacuées par mer, comme la Fallschirm Panzergrenadier Division 2 Hermann Göring et la 24e Panzerdivision, mais d’autres petites unités se trouvent isolées sur la côte, comme la 50e division d’infanterie qui n’est représentée que par un simple régiment incomplet. L’Armée rouge prend la ville de Braunsberg, le 20 mars. Heiligenbeil qui défend le petit port de Rosenberg, est sous les bombes au phosphore à partir du 22 mars et tombe le 25 mars sous une pluie de bombes et la ville est totalement détruite. Le port de Rosenberg tombe le 26 mars, avec des restes de la 4e armée qui s’enfuient sur la péninsule de Kahlholz. Ce petit périmètre est défendu par des troupes du Panzerkorps Großdeutschland et de la 28. Jäger Division. Les derniers soldats et civils sont évacués à l’aube du 29 mars 1945 à partir des rives de Kahlholz et de Balga. Les hommes de la 562e division de Volksgrenadiers qui formaient une arrière-garde sont tués. Son commandant, Helmuth Huffenbach, est nommé Generalmajor à titre posthume4,5.
Selon les sources soviétiques, ce sont plus de 90 000 hommes qui sont tués et 46 448 qui sont faits prisonniers, cependant les sources allemandes font remarquer que, considérant le chaos qui régnait alors, beaucoup d’hommes ont tout de même la vie sauve, sans avoir été enregistrés officiellement par la suite[4]. »
Jean Querret a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le monument aux morts du Creusot ainsi que sur les plaques commémoratives de l’École des Arts-et-Métiers de Cluny.

[1] Voir l’article : Claude Lagrange, Prat’sien fusillé à La Loyère.
[2] Voir l’article : Le lieutenant Adrien Blatrix, du 1er R.C.P.
[3] Service historique de la Défense, Caen Cote AC 21 P 139282.
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Encerclement_d%27Heiligenbeil.