Renée Colletaz, matricule 1681.
Après notre article sur Simone Burger qui s’est illustrée dans la résistance et notamment pendant la libération de Toulouse, voici un deuxième portrait de femme, résistante, clunisoise et oubliée.
Francisca Amélie Renée Colletaz est née à Cluny le 8 août 1899. Son père -Joseph Alphonse- est conducteur au P.L.M. Il s’est marié à Buxy en 1890 avec Jeanne Montet. Renée a une sœur jumelle : Anna Alphonsine Marie (1899-1979). La famille vit rue Prudhon puis déménagera à Lyon. Renée suivra les cours de l’École primaire supérieure des Arts de Lyon.
En juillet 1921, Renée épouse François Jean Henri Fourcault de Pavant né à Paris en 1896.
L’époux de Renée fait une belle carrière : en 1935, il est adjoint au maire de Versailles, conseiller général, puis il est élu député de la Seine-et-Oise du 3 mai 1936 au 31 mai 1942.

En 1936, il appartient aux Croix-de-Feu et, à leur dissolution, il intègre le Parti Social Français. Il fait partie des députés qui votèrent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Le député Fourcault change son fusil d’épaule en 1941 et intègre la résistance[1]. Renée a fait de même. Nous savons qu’en 1942, elle a secouru à Versailles des évadés et des Juifs.
Arrêtée, elle est emprisonnée à Fresnes puis déportée (matricule 1681) « N.N. » le 29 avril 1943 à Gommern. Le 14 octobre 1944, elle est transférée au camp de Ravensbrück puis à Mauthausen le 7 mars 1945. Elle est libérée le 22 avril 1945 et rapatriée à Annecy[2].
Les Honneurs
Renée Fourcault de Pavant est titulaire de la médaille militaire, de la médaille de la Résistance et elle a reçu la croix du combattant. Elle a un dossier au service historique de la Défense, Vincennes sous la cote GR 16 P 137517. On a seulement oublié qu’elle était une femme[3]…
Elle décédera en 1980 au Grau-du-Roi.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Fourcault_de_Pavant
[2] http://www.monument-mauthausen.org/spip.php?page=print-fiche&id_article=10399
[3] Le dossier est au nom de RENÉ COLLETAZ.