À Cluny, tout le monde -ou presque- sait qui est Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823). Il a sa statue, il a son collège et Émile Magnien lui a consacré un ouvrage de 163 pages : « Vie De Pierre-Paul Prud’hon, Enfant De Cluny, Peintre Bourguignon. » Prud’hon a des amis et il aura même peut-être un jour son musée à Cluny.

Un autre artiste, peintre orientaliste et portraitiste talentueux au XIXe siècle, est également originaire de Cluny et on n’en parle jamais. C’est Édouard Sain. Certes, il n’est pas -à l’instar de Prud’hon- exposé au Louvre et il n’a pas sa statue dans les jardins du Luxembourg.

Édouard Alexandre Sain est né le 13 mai 1830 à Cluny. Son père, Paul François Toussaint Sain est originaire de Louvain. Il a épousé Palmire Ernestine Bouchet à Paris en 1829. En 1830, ils sont à Cluny et le père exerce la profession de percepteur. Le couple aura également une fille : Émilie Joséphine, née à Cluny en 1832.

La famille déménage ensuite à Valenciennes. Édouard fréquente le collège puis les Académies de la ville. En 1847, le jeune homme intègre les Beaux-Arts de Paris. Vers 1890, toute la famille Sain vit dans la capitale.

Le peintre parcourt la Bretagne, le pays basque mais c’est l’Italie qui l’attire. Il s’y rend vers 1865 puis revient en France en 1876. É. Sain relate son voyage dans un livre qu’il dédie à sa mère :  » Souvenirs d’Italie : Impressions de voyage ». C’est peut-être en Italie qu’il a rencontré son épouse : Chiara Scoppa. Le couple aura une fille : Émilie.

Le musée des Ursulines à Mâcon conserve trois oeuvres du peintre É. Sain, dont « Le départ pour la messe. »

Édouard Sain est décédé à Paris en 1910. Il est chevalier de la légion d’Honneur.