Simone Andrée Louise Burger est née le 29 janvier 1920 à Lyon.

Son père -Eugène, né à Russ (Bas-Rhin) en 1895 est contremaître-menuisier. En 1941, il est moniteur au chantier de jeunesse à Cormatin. Simone, avec sa mère (Zoé Renée Maximilienne Michel[1]) tient un café au 40 de la rue Prudhon. Elle a une sœur, Gisèle, née le 12 septembre 1927 à Cluny et décédée en 1999.

La famille a dû s’installer rue Prudhon en 1935, date à laquelle ils prennent le café.

Simone s’est mariée avec Marc Victor Mansuy (1916-2008) à Cluny en novembre 1938. Elle divorcera en 1946 et se remariera à Tassin La Demi-Lune avec Marius Camille Chaléat (1918-1988) en 1947.

Entrer en résistance

En 1941, Simone a déjà choisi son camp lorsqu’elle distribue du ruban tricolore qui servira à la fabrication d’insignes à porter le 14 juillet[2]. Ce n’est que le début de son engagement dans la résistance.

La famille Burger quitte Cluny en 1941. Leur café est alors repris par René Laroche le 19 décembre. Ils s’installent alors à Tassin La Demi-Lune au 57 (ou 37) de la rue Victor Hugo. Ils tiendront ensuite le café Omni sport 9 place Vauboin à Tassin (actuel café la Rothonde ?).

Lorsqu’elle « monte » son dossier d’homologation de grade F.F.I. au début des années 1950[3], Simone dit avoir, chez ses parents rue V. Hugo, avoir reçu là en avril 1943 de l’argent, des tracts. Les Burger auraient hébergé « ses chefs » et elle leur servait de secrétaire. Elle ne mentionne pas qui sont « ses chefs » mais peut-être s’agit-il des mêmes hommes qu’elle retrouvera à Toulouse.

Le sergent « Edith » et la libération de Toulouse

Son dossier pour la période 1944 à Toulouse est plutôt conséquent[4]. Là, on sait que Simone devient le sergent « Edith », son pseudo dans la résistance.

Elle est, comme beaucoup de femmes dans la résistance, agent de liaison d’un service du Comité Militaire National F.T.P.F. entre Lyon, Marseille, Béziers, Toulouse. Simone appartient, à Toulouse, au groupe de Bournazel, poste de radio-Toulouse I et II. Son chef, le délégué central de la zone sud, est André Pantorio, pseudos « André », « Alain », Horace, « Ramon » et à la libération Colonel Garnier. Elle cite également deux autres noms : Eugène Cotton, « Gérard[5] » et Braun pseudo « Marquis », avec lesquels elle a travaillé.

Agent de liaison mais pas seulement

Elle a accompli, à ce titre, « de nombreuses missions de renseignements » et en août 1944, au moment de la libération de Toulouse, elle transporte et soigne les blessés (les 13 et 14 août), assure la liaison entre la gare Matabiau et le PC, récupère des munitions qui manquent cruellement aux résistants dans un des dépôts auquel les Allemands ont mis le feu (13 août), mais surtout elle prend les armes et participe aux combats, notamment à la gare Matabiau : « Elle a toujours combattu avec courage et honneur », notifie le lieutenant-colonel Vigne, chargé de la liquidation des dossiers des anciens Francs Tireurs et Partisans Français.

« Elle a toujours combattu avec courage et honneur »

En bref, « le sergent « Edith » de notre 40, rue Prudhon à Cluny, a fait son chemin dans la résistance depuis le 14 juillet 1941. Et quel chemin !

Simone retourne dans ses foyers à Lyon fin août 1944. Néanmoins, elle assurera encore des liaisons pour le compte des milices patriotiques et le F.N.

Héroïne oubliée, elle méritait bien qu’on lui consacre quelques lignes pour le 14 juillet.

Simone Burger- épouse Chaléat décédera en avril 1988 à Saint-Genis-Laval.


[1] Née à Le Vaudioux (39) en 1892. Décédée à Lyon en 1980. Son époux décède également à Lyon en 1955.

[2] Voir l’article : Cluny : Les résistants du 14 juillet 1941 Partie I.

[3] Certificat d’appartenance aux F.F.I. n° 22 245.

[4] Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 97788

[5] Ancien chef adjoint du service Maquis F.T.P.F.