Marcel Jean BOITIER est né le 5 juillet 1919 à Nevers. De son enfance, nous ne savons rien si ce n’est que sa responsable légale est une certaine Marie Ballerai « retraitée du P.L.M. » qui vit à Nevers. Marcel a suivi les cours du petit séminaire à Nevers avant d’arriver à La Prat’s le 1er octobre 1934. Il prépare le concours des Arts-et-Métiers mais quitte Cluny rapidement. Selon le registre des inscriptions, il part au lycée de Gap avant la fin de l’année scolaire, soit le 15 avril. Dans ses annotations, Marius Deloire, directeur, note : « malade » ? Énigmatique Prat’sien… Nous n’en saurons pas plus à son sujet. Peut-être vit-il à Tarbes en 1944, ce qui expliquerait la mention de son nom sur le monument aux morts de cette ville.

Au corps franc Pommiès

Selon le service historique de la défense de Caen, il meurt le 17 octobre 1944. Cause du décès : « mortellement blessé à La Loubère au cours d’un engagement contre une colonne ennemie[1]. » Il décède à l’hôpital Purpan (Toulouse) des suites de ses blessures[2].

« Le 27 novembre 1942, quelques jours après l’invasion de la zone libre par l’armée allemande, est ordonnée la dissolution de l’Armée française. Une nouvelle armée, clandestine, l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée) voit alors le jour et s’implante progressivement sur tout le territoire métropolitain.

Le Corps Franc Pommiès est l’un des principaux éléments de l’ORA en zone sud. Le jour même de la dissolution de l’Armée, le capitaine André Pommiès décide de créer un Corps Franc sur le territoire des 17e et 18e divisions militaires (sud-ouest). Dans chaque département, un officier est désigné pour monter une unité clandestine.

Pendant deux ans, les maquisards du Corps Franc sont employés au transport des armes et du matériel, aux parachutages et au sabotage des principaux moyens de transport, de production et d’énergie utilisés par l’occupant dans la région.

Prévenu par les messages de la BBC, Pommiès appelle tous ses effectifs (12 000 hommes) le 6 juin 1944, pour mener la guérilla et intensifier les destructions.

Ces volontaires, encadrés par des officiers et sous-officiers de métier, passent dès lors à la guerre ouverte. A partir du débarquement des Alliés en Provence, le 15 août 1944, les combats de la Libération succèdent à la guérilla. Le Corps Franc Pommiès s’empare d’Auch, Pau et Tarbes.

Il reçoit alors comme mission d’interdire tout passage en Espagne d’éléments de la Wehrmacht, de la Gestapo ou de collaborateurs.

Alors qu’une partie des forces du Corps Franc Pommiès est maintenue sur les Pyrénées pour garder la frontière, les autres éléments se dirigent vers le nord-est. Après avoir traversé la France, ils rejoignent l’armée du général de Lattre de Tassigny à Autun et prennent part aux combats pour la libération de la ville, du 7 au 9 septembre 1944.

Le 24 septembre, les combattants du Corps Franc Pommiès entrent dans le dispositif de la 1re Armée. Devenus soldats de l’armée régulière, ils participent à la campagne des Vosges puis d’Alsace et enlèvent notamment les hauteurs stratégiques du Drumont et du Gommkopf.

En février 1945, le Corps Franc Pommiès devient le 49e Régiment d’Infanterie (49e RI), ancien régiment de Bayonne au passé glorieux, dont il reprend le drapeau à l’étoile noire. Le 1er avril, le régiment entre en Allemagne et progresse jusqu’à son objectif final, Stuttgart, dont il s’empare le 21 avril 1945[3]. »

Marcel Boitier est inhumé au cimetière Saint-Jean, à Tarbes. Il a obtenu la mention « Mort pour la France » et son nom figure sur le monument aux morts de Tarbes, ainsi que sur le mémorial du Corps Franc Pommiès à Castelnau-Magnoac.

Mémorial du Corps Franc Pommiès à Castelnau-Magnoac ©MaquisardsdeFrance

À lire : Le Corps Franc Pommiès et les combats de la Libération dans les Hautes-Pyrénées par José Cubero (disponible en ligne sur Calaméo)


[1] Service historique de la Défense, Caen, Cote AC 21 P 25818.

[2] Memorial Genweb.

[3] http://archives.ecpad.fr/le-corps-franc-pommies-49e-ri-19441945/