Après Lucien la Gestapo, l’espion Garcia et le « colonel » Alain, qui était ce fameux « Guy », de son vrai nom Gaston Hatz, ancien du maquis de Cluny et que le docteur Mazuez connaissait ?

Voleur de grand chemin

En 1941, « Guy » est arrêté à Paris avec ses deux maîtresses. Connu par ses complices sous le nom du « Parisien », « Percheron » ou encore « Robert l’accordéoniste », il a participé, relate la presse de l’époque, à un vol d’une collection de pièces d’or dont la valeur est estimée à 500 000 francs.

Usurpateur d’identités

Entre-t-il au maquis de Cluny sous le nom de « Guy » ou celui de « Frédéric Charasse » pour se refaire une virginité ou était-il un authentique résistant ? Il serait bien sûr très intéressant de jeter un coup d’œil à son dossier conservé au service historique de Vincennes[1]

Voleur, usurpateur d’identités, en 1947, son nom, c’est encore « Charasse », son pseudo au maquis. Point de scrupules : en 1943, il avait volé à Cluny les papiers d’identité d’un ancien prisonnier de guerre du nom de Frédéric Charasse.

Puis notre marlou choisit de s’appeler Lemière (patronyme de sa concubine) et enfin Rimonin. Mais le Rimonin en question existe bel et bien : il est charcutier à Marseille.

Multi-récidiviste

Condamné à Mâcon à quatre ans de prison et à dix ans d’interdiction de séjour en mars 1947 pour vols à main armée, notre marlou réussit à s’évader pendant son transfert à la prison de Dijon. À l’époque, « Charasse » vivait à Charolles, rue de la mairie où il exerçait la profession de forain.

Il est de nouveau arrêté à Lyon en septembre 1947.

Des cachets dans une tête de lapin !

L’histoire de cet ancien « maquisard » est digne d’un roman… Là, cette fois-ci, il est bel et bien derrière les barreaux. Mais pour faciliter l’évasion de « Charasse », sa concubine Emma Lemière offre 200 000 francs à un complice, correspond avec son amant en « argot forain » sur du papier à cigarettes et doit lui fournir une tête de lapin où est caché un soporifique chargé d’endormir les co-détenus ! Une tête de lapin remplie de cachets. On croit rêver… »Charasse » doit vraiment tenir à sa liberté !

Hatz : bas les masques !

« Charasse » n’arrive cependant pas à s’évader une seconde fois. Refusant de donner sa véritable identité à la Justice, la faisant même tourner en bourrique pendant de longs mois -et on se demande bien pourquoi- il ne sera démasqué qu’en 1948. Qu’est-ce-que « Charasse » avait donc de si important à cacher à la Justice ???

« Le Parisien », « Percheron », « Robert l’accordéoniste », « Charasse », « Lemière » ou encore « Rimonin », identifié par le juge d’instruction Bouchard comme étant finalement Gaston Hatz né le 1er février 1915 à Reims, sera peut-être enfin condamné à Bordeaux…  On n’en saura pas plus. Pour le moment.

Reconnaissez que le bonhomme est un cas fort intéressant, non ? Nous on aime bien le pseudo de « Robert l’accordéoniste ». Comme un relent de Tontons flingueurs.


[1] Gaston Guy Hatz né le 1er février 1915 à Reims. Homologué F.F.I. Dossier GR 16P 286879