Adrien René BLATRIX est né le 7 avril 1913 à Druillat dans l’Ain. Son père, Jean Marie, se déclare épicier au moment de sa naissance. Dans les recensements ultérieurs, on le retrouve « propriétaire-exploitant ». Le couple Blatrix aura trois autres enfants : Simone (1914-1999), Hélène en 1918 et Albert en 1923. La famille réside au lieu-dit « La Ruaz ».

La Prat’s à la fin des années 1920
En 1925, Adrien obtient son « certif » et il sera scolarisé à l’École primaire supérieure de Chatillon/Chalaronne. Le 1er octobre 1927, il fait sa rentrée à La Prat’s dans la section ajustage. Cette promotion sera durement touchée pendant la guerre puisque quatre de ses camarades trouveront la mort, comme lui, pendant le conflit : Claude Lagrange (1914-1944), André Orcet (1914-1944), Jean Querret (1911-1945), Charles Rivet (1911-1945).
En 1927-1928, La Prat’s a décidé de faire une cure de rajeunissement : il est décidé pour la première fois de repeindre les ateliers, de poursuivre l’installation du chauffage central dans les classes, de réfléchir à la construction d’une galerie où les jeunes pourraient déposer leurs vêtements, de construire trois ou quatre salles de classe supplémentaires, de fournir la cuisine en eau chaude, de doubler la capacité des cabinets et de clôturer l’établissement. Cela éviterait, écrit le directeur, que poules, chiens, moutons, chèvres et même des vaches viennent amuser élèves et professeurs.
Le coût de la vie a augmenté… le prix de la pension augmenté (1928F par an).
Adrien est inscrit dans la section ajustage. Bon élève, il réussit le concours d’entrée à l’École des Arts-et-Métiers de Cluny en 1930. Mais il n’est pas certain qu’il suive cette voie : nous ne le trouvons pas référencé dans l’annuaire des promotions et son nom ne figure pas sur les plaques commémoratives de l’École de Cluny. Signalons néanmoins que ces deux sources auxquelles nous nous référons fréquemment comportent des lacunes.
Dans les Chars de combat et au 1er R.C.P.
Ce qui est sûr, c’est qu’Adrien Blatrix embrasse la carrière de militaire. Nous retrouvons sa trace à l’École des Chars de combat avec le grade de sous-lieutenant. En 1938, il est au Maroc. Il se marie sans que l’on connaisse l’identité de son épouse puisque l’acte de naissance de Blatrix indique en mention marginale qu’il a épousé une jeune femme qui a la même identité (nom et prénoms identiques) que sa mère ! Ce sont parfois les joies de la généalogie.
Le couple Blatrix est-il revenu en métropole ? Ont-ils eu des enfants ?
À Sélestat en février 1945
Le lieutenant Adrien Blatrix décédera le 1er février 1945 à Sélestat. À cette date, il appartient au 1er régiment de chasseurs parachutistes avec le grade de lieutenant[1].

« Le 1er régiment de chasseurs parachutistes (1er RCP) de Pamiers est le plus ancien régiment parachutiste français. Il est subordonné à la 11e brigade parachutiste. Descendant direct des pionniers du parachutisme français, le 1er régiment de chasseurs parachutistes (1er RCP) de Pamiers fut créé en 1943 à Fez, au Maroc. Il est le plus ancien régiment parachutiste français. Unique régiment parachutiste français engagé dans les combats de la 2de Guerre Mondiale, le 1er RCP s’est illustré notamment pendant la libération du Ménil et de la poche de Colmar à Jebsheim et à Widensolen[2]. »
Jebsheim, ville marraine du 1er R.C.P.
« Les rapaces effectuent leur baptême du feu le 3 octobre 1944 dans les Vosges. En 20 jours de combat, le colonel Geille a perdu 468 hommes. Les parachutistes s’illustrent ensuite au col du Ménil où un monument a été élevé en l’honneur du régiment. Après avoir défendu Strasbourg durant la bataille des Ardennes, le régiment combat dans la poche de Colmar sous les ordres de Faure qui a remplacé Geille. C’est là qu’a lieu la sanglante prise de Jebsheim. Un combat livré maison par maison, pièce par pièce. Les combats sont d’une très grande intensité. Le régiment déplore 1 156 hommes morts ou blessés. La ville est aujourd’hui la marraine du 1er RCP.
L’épisode a donné lieu à un film : « Winter war ». Un des rares films français mettant en avant les forces françaises durant la Seconde Guerre mondiale. Une série est également en cours de préparation dans le même esprit que Band of Brother. Le régiment devait ensuite effectuer une action aéroportée sur l’Allemagne mais la capitulation du 8 mai ne permet pas la réalisation de ce projet. Le 1er août 1945, le 1er RCP quitte l’armée de l’Air pour être désormais rattaché à l’armée de Terre[3]. »

Le nom d’Adrien Blatrix, « Mort pour la France » figure sur le monument aux morts de son village natal ainsi qu’à Pamiers où se situe le Mémorial du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes.
[1] Service historique de la Défense, Caen
Cote AC 21 P 24590
[2] https://www.defense.gouv.fr/terre/l-armee-de-terre/le-niveau-divisionnaire/3e-division/11e-brigade-parachutiste/regiments/1er-regiment-de-chasseurs-parachutistes
[3] https://www.chemin-de-memoire-parachutistes.org/t19490-1er-rcp-le-plus-vieux-regiment-para-le-1er-rcp-voit-le-jour-le-1er-juin-1943-a-fes-au-maroc-sous-les-ordres-du-commandant-sauvagnac-il-est-le-seul-regiment-francais-encore-en-activite-a-avoir-participe-a-la-liberation-du-territoire-nationale