Jean Ulrich est né à Paris le 1er avril 1906. Ses parents habitent alors au 36 boulevard Arago puis ils déménagent à Lyon. Le père de Jean Ulrich est employé de commerce.

Fait singulier qui perturbe les recherches généalogiques, chez les Grubenmann, tous les hommes se prénomment Jean Ulrich : le grand-père, le père et notre Prat’sien. Comme le veut la tradition familiale, il donnera ces mêmes prénoms à son fils qui naîtra à Lyon en novembre 1936.

À Lyon, Jean Ulrich et ses parents vivent au 9 de l’impasse Secret selon le registre des inscriptions de La Prat’s en 1922.

Jean Ulrich suit les cours de l’École primaire de Tarare et il obtient son « certif » en juin 1918.

La Prat’s, la vie de famille, la guerre

Le 1er octobre 1922, Jean Ulrich arrive sur la colline du Fouettin. Dans sa promotion, il fait la connaissance de copains qui, comme lui, s’engageront dans les rangs de la résistance : Robert Alaise F.F.I. du groupe Colette fusillé en 1944, Jean Collodin qui meurt au camp de Dora en 1943 et Raymond Papet assassiné par la Milice à Mâcon en 1944. Quant à leur camarade Roger Mandrillon, il décédera lors du naufrage du Siroco en 1940.

Jean Ulrich ne reste qu’un an à La Prat’s. Le 31 juillet 1923, il rejoint Lyon. En mai 1929, il épouse Caroline Angèle Belliardo. Le couple qui vit au 280 de la rue Créqui, aura trois enfants : Monique en 1929, Jean Ulrich en 1936 (il décédera quelques semaines après sa naissance) et Josette en 1939.

Lorsque son fils naît, Jean Ulrich est « comptable » à Lyon. Dans son ouvrage sur les résistants à Lyon[1], Bruno Permezel le note comme étant « décorateur de vitrines à Lyon », puis engagé dans l’armée en 1936.

En 1940, Jean Ulrich sert dans l’unité 43 du régiment d’Infanterie avec le grade de maréchal des logis. Il est fait prisonnier à Épinal en octobre.

Laissons B. Permezel nous raconter la suite : « [Il] s’évade trois fois mais est à chaque fois repris. En simulant une maladie grave, il réussit à se faire rapatrier sanitaire. »

Dans l’Armée secrète : 1943

« Agent de l’Armée secrète depuis le mois de janvier 1943, il donne son aide au colonel Vincent et au lieutenant Barnet, tuant un chef de la Gestapo, transmettant des plans de l’aérodrome de Bron (Rhône) pour le bombardement du site.

Le 17/08/1944, il organise une réunion clandestine dans le local d’un Café situé avenue de Saxe (…), en vue de préparer la destruction des bureaux de la Kommandantur situés à Charbonnières (Rhône). Ayant pris la défense d’un compatriote maltraité par des Allemands, il a une altercation avec la Gestapo à sa sortie de l’établissement. Pendant sa fuite, il est blessé.

Entre les mains de ses poursuivants, il est jeté dans la benne d’un camion réquisitionné sur place. À la faveur d’une manœuvre volontaire du chauffeur, il peut réussir à prendre le large. Mais dénoncé par des passants, il est repris puis placé sous surveillance plus étroite.

Après interrogatoire par la Gestapo (place Bellecour), il est assassiné. »  

« Son corps est retiré des eaux du Rhône le 20/08/1944, dans le port d’Ampuis.  »  

Jean Ulrich Grubenmann a obtenu la mention « Mort pour la France[2] ». Sauf erreur de notre part, son nom n’est inscrit sur aucun monument aux morts.


[1] Permezel, Bruno. Résistants à Lyon, Villeurbanne et alentours : 2824 engagements. Lyon : Éditions BGA Permezel, 2003, 740 p., p. 317.

[2] Service historique de la Défense, Caen, Cote AC 21 P 199707 et Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 272717