Nous sommes les partisans

Soldats, francs-tireurs du maquis

Ouvriers, paysans

Organisés et sans parti. (Chant du maquis)

Philippe Emile Duréault est né le 25 avril 1922 à Lyon. Son père Jean (1885-1969), est originaire de Moroges en Saône-et-Loire. Chevalier de la Légion d’honneur, ce dernier est ingénieur à la Compagnie du gaz à Lyon.

Jean a épousé Jeanne, d’origine italienne et le couple aura trois autres enfants : Paule en 1925, Rose-Marie en 1926 et Michel en 1928. Toute la famille Duréault vit avec leur bonne, Aimée Vial, au 62 de la rue Auguste Comte à Lyon.

AD, Rhône. Recensement 1936.

Philippe suit une scolarité à Lyon et obtient son « certif » en 1934. Le 1er octobre 1937, il arrive à La Prat’s mais il est « trop faible pour suivre les cours ». Trois mois plus tard, le 31 décembre, il quitte l’École pratique. Philippe sera viticulteur à Moroges, peut-être chez des parents qui exploitent des vignes dans ce village de Saône-et-Loire[1].

Moroges, berceau de la famille Duréault.

Au camp des Loups

Surnommé « le bleu », Duréault appartiendra au « camp des Loups », situé dans les bois de Maranges. Au total, ce sont environ 80 maquisards au mois de mai 1944 qui se trouvent autour de Collonges-en-Charollais[2].

Le groupe auquel appartient Philippe comprend une vingtaine de maquisards. Il est dirigé par Auguste Sabre « Raty ».

Le 27 mai 1944

En cette fin mai 1944, les Allemands sont du côté de Genouilly et attaquent le camp. Sept jeunes maquisards vont mourir.

Philippe Dureault est en train de se laver dans la fontaine. Surpris, il a le temps de donner l’alerte et huit de ses camarades en train de déjeuner ont le temps de fuir. Cependant, François Guillet qui remonte avec une bonbonne de vin ne peut en réchapper. « Les maquisards relèveront encore les corps de Louis Bonnette, 20 ans, de Buxy, (…). Plus près de la route allant de Genouilly à Collonges, dans un petit sentier étroit, furent découverts les corps suppliciés de Raymond Bouchot, 21 ans, Tercisio Adamo, 21 ans, tous deux de Buxy et René Lonjaret, 21 ans de Fley. Enfin, plus bas, sur la route gisait Raymond Clarissoux, 20 ans[3]. »

Le nom de Philippe Duréault figure sur le monument érigé en 1946 sur le lieu du massacre du 27 mai 1944, à la mémoire de ceux qui tombèrent pour la France ainsi que sur le monument aux morts du village de Moroges à côté de celui de Jean Pierson (1907-1944), responsable du maquis F.T.P.F. de Collonges-en-Charollais.

Chaque dernier dimanche de mai, le comité du souvenir Jean Pierson et la municipalité de Collonge en Charollais organisent une cérémonie du souvenir au monument de Maranges à la mémoire des sept jeunes maquisards F.T.P.F. du « camp des loups » assassinés le 27 mai 1944 par les troupes d’occupation nazies.


[1] Georges Duréault ou Claude Duréault recensés en 1936 à Moroges.

[2] Boursier, Jean-Yves. Chroniques du maquis (1943-1944) FTP du camp Jean Pierson et d’ailleurs. Paris : L’Harmattan, 2000, 351 p., p. 225 et suivantes : « Ils avaient vingt ans ».

[3] https://montceau-news.com/culture/189446-travail-de-memoire-seconde-guerre-mondiale.html