Joseph Octave Jallier est né le 16 mars 1912 à Montel-de-Gelat dans le Puy-de-Dôme. Il a deux frères et une sœur que sa mère élève seule à Boën-sur-Lignon : son père, qui exerçait la profession de chauffeur, décède en effet en 1927 alors que son fils est scolarisé à La Prat’s.

Joseph est arrivé à Cluny le 1er octobre 1925 avec, en poche, son « certif ».

L’École pratique accueille cette année-là 130 nouveaux élèves. Quatre ans après, il sort de La Prat’s et intègre l’École des Arts-et-Métiers comme quarante-neuf de ses camarades (soit 37%). Pour lui, ce sera celle de Cluny[1].

À sa sortie des Arts, voici son parcours détaillé par Joel Blanc, président des Anciens Combattants de Malaucène[2] :

Dans l’aviation

1931-1939

Engagé volontaire pour une durée de 3 ans le 17 juillet 1931, il est incorporé au 37ème Régiment d’Aviation. Il suit un stage à l’école de Versailles et obtient le Brevet Spécialité Mécanicien Electricien n° 410 le 10 juin 1932.

  • Nommé au grade de Caporal le 27 juillet 1932, puis au grade de Sergent le 1er février 1933.
  • Admis à l’école des Sous/Officiers du Personnel Navigant de Istres, il obtient le Brevet de Pilote d’Avion n° 24323 le 11 juillet 1934.
  • Rengagé pour 2 ans le 3 juillet 1934.
  • Le 27 août 1935, il est affecté à la 42ème Escadre Légère de Défense 2ème Compagnie 1ère Escadrille sur la Base Aérienne 112 de Reims.
  • Rengagé pour 1 an le 17 juillet 1936.
  • Septembre 1936, l’Armée de l’Air met en place la réorganisation prévue dans les textes de sa création ; il est affecté le 1er décembre 1936 au Groupe de Chasse I/4 toujours sur la BA 112 de Reims.
  • Rengagé pour 6mois résiliable le 17 juillet 1937, il est candidat admis à l’Ecole de l’Air (Corps des Sous-Officiers Elèves Officiers) le 28 août 1937.
  • Rengagé pour 1 an résiliable le 28 août 1937.
  • Il rejoint la BA 107 d’Etampes, il est promu au grade de Sous-Lieutenant le 15 septembre 1938, obtient le Brevet d’Observateur d’Avion n° 4170 du 7 octobre 1938

1939-1944

Joseph s’est marié le 12 septembre 1942 à Juliette CHOTARD. Une fille est née de leur union : Annie.

  • Il arrive à la 1ère Escadre de Chasse le 7 novembre 1938. Il est affecté au Groupe de Chasse II/1 le 27 août 1939.
  • Le 8 décembre 1939, il est affecté au Groupe de Chasse I/9, et rejoint Oran le 19 décembre 1939.
  • Le 1er septembre 1940, il est affecté au Groupe de Bombardement II/25 et promu au grade de Lieutenant le 15 septembre 1940.
  • Le 25 août 1941, il est affecté au Groupe de Chasse II/3 et rejoint Alger Maison Blanche.
  • Il quitte Maison Blanche pour la Tunisie avec son Groupe, et rejoint Sfax le 10 novembre 1941.

Avec son Groupe il est affecté successivement à :

  • Alger Maison Blanche le 2 juin 1942
  • Aïn Sefra le 15 janvier 1943
  • Ahmer el Aïn le 20 juin 1943
  • Taher (Constantine) le 29 octobre 1943
  • Reghaïa (Alger) le 26 novembre 1943

Il est promu au grade de Capitaine, Cadre des Officiers de l’Air du Personnel Navigant d’active le 25 décembre 1943. Il fait mouvement sur Bône (Constantine) le 13 avril 1944 et le 8 juin 1944, il fait mouvement sur le Secteur Postal 99030 (terrain d’Alto Folleli en Corse).

La fin

Il disparaît le 31 juillet 1944 à 10h30 au cours d’une mission de guerre dans la région de Vaison la Romaine, près d’Orange. Son Thunderbolt P47 n °41 étant touché par la D.C.A., son parachute se met en torche.

http://joel.blanc.pagesperso-orange.fr/jallier/mission.html

« Les hommes de la Résistance sont les premiers sur les lieux, ils interdisent aux enfants des alentours, qui ayant abandonné leurs jeux se sont précipités en courant vers cette épaisse fumée que dégage les restes du Thunderbolt, de rester sur les lieux, car à tout moment les Allemands peuvent faire irruption.

Le corps de l’infortuné pilote est drapé dans son parachute, puis ramené dans la chapelle de l’ancien hôpital de Malaucène. Les plaques d’identité n’ayant pas été retrouvées, seul un nom -JALLIER- tracé sur son parachute, permet de l’identifier.

Les hommes qui servent d’appui à la Résistance s’organisent pour pouvoir veiller à tour de rôle ce Français qui vient de donner sa vie pour libérer son pays de l’occupant nazi. A 2 heures du matin, alors qu’habituellement ces hommes de l’ombre se gardent bien de rester dormir chez eux, ils sont surpris par la Milice et les Allemands tandis que M. Pons et M. Tromel veillent le pilote dans la chapelle. Ils sont avertis de la présence ennemie dans le village, mais ne seront pas inquiétés. »

À Malaucène, le 31 juillet

Joseph Jallier est inhumé au cimetière de Malaucène (Vaucluse) le 1er août 1944 et en 1945, son corps sera rapatrié dans le caveau familial au cimetière du village de Mautes (Creuse).

Depuis 2002, à Malaucène, une cérémonie est organisée chaque 31 juillet en son honneur devant la stèle érigée à sa mémoire, située à la Saousse, au plan des Amarens. C’est là que sont les restes de son avion, enfouis dans un champ proche la stèle.



[1] Son nom ne figure pas sur les plaques des « Morts pour la France 1939-1945 » de l’École des Arts-et-Métiers de Cluny.

[2] http://joel.blanc.pagesperso-orange.fr/jallier/index_jallier.html