La vie ne peut cependant anesthésier la douleur. « Ça met très, très longtemps, le processus de cicatrisation, explique Robert Badinter. Il y a toujours des moments où ça revient, comme certains membres dont on est amputés. Bizarrement, certains jours, vous avez mal là où il n’y a plus rien. C’est exactement ça : la disparition, vous la refusez. » L’ancien ministre de la Justice continue :« Souvent, cette époque revient avec la folle espérance qu’ils sont revenus. Vous vous réveillez à ce moment-là, mais ils ne sont pas revenus. C’est pour ça que la douleur spécifique de l’absent est enracinée, elle fait partie de votre être. »

Robert Badinter, à écouter sur FranceInfo :

https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/histoire/chacun-de-nous-doit-tirer-la-lecon-d-auschwitz-robert-badinter-se-souvient-de-sa-premiere-visite-dans-le-camp-nazi_3796037.html