Sur du papier bleu…
Proche de chez nous, le sanatorium de la Guiche, destiné aux soldats réformés ou en instance de réforme pour tuberculose, ouvre en 1918. Transformé en camp d’internement en décembre 1941 pour les détenus « reconnus atteints de tuberculose évolutive ou de tuberculose ancienne » et qui « ne supportent pas le régime des camps », il peut accueillir jusqu’à 233 internés, femmes et hommes. Une fois rétablis, les prisonniers doivent rejoindre leurs différents camps. On dénombre jusqu’à 393 internés pendant l’année 1943, dont des Juifs principalement allemands ou autrichiens, quelques femmes avec parfois des enfants. L’isolement dans lequel vivent les internés sans liens familiaux est terrible et, pour rompre ce vide, Marie-Louise Zimberlin leur rend visite. Nous en avions parlé dans « Les mots de la résistance », épisode 7 :
Lettre à Sophie, mai 1942. Je vais porter [des cerises] à deux malades à l’hôpital. Je retardais ma visite ne sachant que leur porter. Elles vont partir pour Hauteville l’une et l’autre, maris prisonniers.
Comme nous l’avions noté, il s’agit de deux femmes internées au camp de La Guiche qui vont être envoyées au sanatorium d’Hauteville.
Mais qu’est-ce donc que ce papier bleu sur lequel il faut leur écrire ??? Si quelqu’un connaît la réponse…
Lettre à Sophie, Noël 1943. J’ai donné du papier bleu pour des tuberculeux protestants internés au sana de La Guiche, des Russes, des Grecs, des Yougoslaves, des Maltais, etc. Ils ont séjourné dans des baraques … pendant les hivers qui ont été si durs. Les voilà atteints de tuberculose et dire que c’est peut-être ça qui les a sauvés. (…) Si tu n’étais pas si occupée, je t’aurais donné une adresse parce qu’ils ne savent pas où sont les membres de leurs familles et sont heureux d’avoir une lettre. Je te raconterai les misères de ces pauvres bougres. Rassure-toi- il m’en reste (du papier bleu).
M. Daget a une idée sur le « papier bleu » :
Aujourd’hui vous interrogez sur ce « papier bleu » que Marie-Louise Zimberlin avait donné…
Ne serait-ce pas simplement une façon codée de désigner de l’argent ?
Les billets en circulation à cette époque avaient une dominante bleue.
J’aimeJ’aime