
1914 – 34 soldats tués
L’Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914. Commence alors la bataille des Frontières le long de la Belgique et de l’Allemagne : au total 40 000 soldats français seront tués entre les 20 et 22 août 1914.
C’est lors de cette bataille que tomberont par exemple les soldats Pierre Carlot (Ranrupt, Bas-Rhin) et Marius Gueugnon (Donon, Bas-Rhin). Pierre Boucaud -canonnier-servant- est le premier clunisois « mort pour la France». Il décède le 16 août en Moselle ; il n’a que 21 ans.
Le chef de bataillon Théodore Méhu (1862-1914), Saint-Cyrien de la promotion « Fleuve rouge », chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre avec palme, est mortellement blessé à Apremont « en entraînant son bataillon à l’assaut des tranchées ennemies. »
1915 – 51 soldats tués
1915 est l’année la plus meutrière pour les Clunisois. Philippe Arnaud, Claude Bertrand, Gaston Bodiguel, J-C Boisselet, François Bonin, Benoît Desroche, J-M Desroches, Joseph Giroux, Etienne Lathuiliere, Georges Lemaistre, Eugène Saxon et Jean Therville tomberont pendant les combats de la bataille de l’Artois.
Le sergent Paul Maistre (1890-1915) meurt au Bois d’Ailly le 8 janvier 1915 en entraînant ses hommes vers la tranchée ennemie. On lui décernera la Croix de guerre étoile de bronze et la médaille militaire lui sera conférée à titre posthume. « Excellent sous-officier, brave et discipliné. A toujours fait preuve d’un courage et d’une discipline irréprochable. »
La bataille de l’Artois
Extrait du carnet de Claude PARRON, soldat du 26e RI
« C’est alors dans cette attente que nous restions jusqu’à la nuit du 8 au 9 mai puis dans cette nuit comme on nous en avait un peu avertit le soir on nous réveilla à 1 heure du matin pour partir immédiatement. On allait attaquer, on partit donc de Mareuil vers 1 heure du matin on passa dans les boyaux et on arrivera vers 4 heures dans nos secondes ligne, puis arrivez là on nous expliqua que notre rôle était de partir dans l’attaque sur la direction de Thélus qui était aux Boches a environ 2 kilomètre en arrière de leur 1er ligne et on se trouvait alors entre Ecury et Neuville St Vaast a environ 2 kilomètres au nord d’Arras et autant au sud du Mont St Eloi, puis on devait prendre Thélus, mais il fallait pour cela enfoncer la 1er ligne Boches la seconde puis la 3ème et surtout traverser le fameux Labyrinthe de boyaux dont les Boches en avait fait un vrai endroit fortifié. »
1916 – 29 soldats tués
11 soldats clunisois tombent lors de la bataille de La Somme (1er juillet-18 novembre 1916) qui comptera 436.000 morts. « On reçut l’ordre de ne pas s’arrêter pour aider un camarade blessé. Cela faisait des cibles trop faciles pour les mitrailleurs ennemis, et personne n’atteignait l’objectif. Nul ne savait ce qui arrivait ou ce qui était supposé arriver. » (Anthony Livesey, Atlas de la Première Guerre mondiale.)
Le colonel Antoine Léchères (1860-1916), « Saint-Cyrien promotion des «Kroumirs» Commandeur de la Légion d’honneur, Croix de guerre avec 3 palmes, blessé à Fleury-devant-Douaumont, meurt le 3 août après avoir brillamment conduit à l’assaut les réserves de son régiment sur un glacis entièrement découvert, électrisant ses officiers et ses hommes par son exemple. Blessé en se maintenant sur la position conquise. »
Le colonel Léchères sera le seul à être honoré à Cluny en ayant une rue à son nom. Depuis quelques années, elle a été débaptisée pour devenir la rue du Merle.

1917 – 14 soldats tués
Le Chemin des Dames, Commercy-Sapigneul, Marne : « Le secteur réputé si tranquille commence à se réveiller. Les avions boches viennent souvent rôder au-dessus de nos lignes ; l’animation décroît dans le village à proportion des obus qui y arrivent. […] Le pays est de plus en plus bouleversé et défiguré. […] C’est lamentable. Le village n’est plus que ruines, cependant les caves sont habitées car elles résistent en général aux projectiles de moyen calibre. » (Félix Fonsagrive, « En batterie ! »).
C’est là que le sous-lieutenant Henri Rigault (1896-1917) tombe le 14 mai, à 20 ans. Saint-Cyrien de la promotion « La Grande Revanche », 1914 – Croix de guerre – Légion d’honneur- « Chargé de tenir un coin de tranchée particulièrement dangereux et continuellement battu par l’artillerie a, au cours d’un violent tir de barrage consécutif à une attaque, montré l’exemple du plus beau courage en restant crânement debout près d’un barrage tenu par des hommes de sa section. Mort glorieusement pour la France. »
1918 – 25 soldats tués
L’offensive Française en Champagne et en Argonne commence fin septembre et s’achève en octobre 1918. Alors que le temps devient mauvais, et la pluie, qui tombe en abondance, change le terrain crayeux de la Champagne en un bourbier profond, à travers lequel les assaillants éprouvent les plus grandes difficultés pour avancer et pour traîner leurs canons. C’est à Somme-Py que sont tués les derniers clunisois : le soldat Jacques Ducrot (1890-1918), le 28 septembre et le sous-lieutenant Jean Desbois (1897-1918), le 3 octobre.
Le 11 novembre 1918 à 5 h 15, l’armistice marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale. Pour certains, la guerre n’est cependant pas finie. En décembre, Claudius Guérin et Jean Ponceblanc décèderont en Allemagne et Robert Roche en Grèce.
Le lieutenant Elie Boursaud (1892-1918), blessé à deux reprises le 8 novembre 1914 et le 11 août 1916 décède le 11 juin 1918 à Bugny (Aisne). Chevalier de la Légion d’honneur, il est cité deux fois à l’ordre de l’armée le 19 juillet 1915 et le 1er août 1916.

« Nul ne savait ce qui arrivait ou ce qui était supposé arriver. »
Anthony Livesey, Atlas de la Première Guerre mondiale